Marseille : l'hommage de Notre-Dame de la Garde à Notre-Dame de Paris

En ce dimanche de Pâques, la foule se presse devant la « Bonne Mère » de Marseille. Touristes et paroissiens sont bouleversés après l'incendie de Notre-Dame.

Par à Marseille

Notre-Dame de la Garde (la « Bonne Mère ») et la ville vues depuis la mer. 

Notre-Dame de la Garde (la « Bonne Mère ») et la ville vues depuis la mer. 

© Philippe Roy / Philippe Roy / Aurimages

Temps de lecture : 3 min

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Comme celle de Notre-Dame de Paris, l'aura de Notre-Dame de la Garde, à Marseille, dépasse et de loin les seuls chrétiens. « Je suis musulman, mais ce drame m'a touché en tant que Français, comme il a touché le reste du monde. J'ai été bouleversé  », relate Djilani, chauffeur de VTC. « Vous savez, la Vierge Marie est mentionnée dans le Coran et Notre-Dame de Paris, comme la basilique de Marseille, transcende les religions  », ajoute-t-il. Il guide ce dimanche des touristes ukrainiens à Marseille et leur explique ce que représente celle que l'on appelle ici la « Bonne Mère ». Ils sont orthodoxes, mais eux aussi se sentent « touchés, concernés » par la catastrophe de Paris.

Annette, 58 ans, est guide professionnelle et, ce matin, elle accompagne des touristes allemands tout juste débarqués d'un bateau de croisière. « Tout le monde m'interroge aussi sur Notre-Dame de Paris. Ces touristes, majoritairement protestants, sont réellement affectés. » Hans, 54 ans, confirme. « Voir brûler cette magnifique cathédrale, que j'avais visitée avec ma femme l'an dernier, m'a brisé le cœur. » Des centaines de touristes et de fidèles se pressent sur l'esplanade. Mais la foule est plus silencieuse que d'habitude. Les âmes sont aussi grises et tristes que le ciel est gris et lourd.

« Ce dimanche pascal était une bonne occasion de revenir prier »

« Le drame de Paris m'a fait prendre conscience que, si je suis chrétien, il y avait bien longtemps que je n'étais pas allé à la messe », explique Jean, 44 ans. « Ce dimanche pascal était une bonne occasion de revenir prier », confie-t-il. Marie-Jo, une des sœurs de la congrégation des Travailleuses missionnaires de l'Immaculée, qui tient la boutique de souvenirs, explique : « Nous étions aux vêpres à la Major (la cathédrale de Marseille, à quelques kilomètres de là, NDLR) quand nous avons appris la tragédie. Nous nous sommes effondrées. Dès le lendemain, avec le recteur, les sœurs et de nombreux catholiques venus pour l'occasion, nous avons récité des chapelets. Toute la semaine, j'ai vu des gens venir offrir des cierges. »

À l'intérieur de la basilique archi-comble juste avant la messe de 10 heures (« Il y a encore plus de monde que pour Pâques l'an dernier », estime Adil, un agent de sécurité), Odile, 35 ans, guide la main de sa petite fille pour glisser quelques euros dans le tronc. Elle l'aide à allumer une veilleuse. « Ayons une pensée pour Notre-Dame de Paris », lui glisse-t-elle à l'oreille. Le père Olivier Spinoza fait savoir, lui, qu'il évoquera la catastrophe pendant la messe en demandant des « intentions de prières », comme il l'a fait toute la semaine. Franck « ne sait plus trop » s'il est toujours chrétien. La maladie de sa femme lui fait douter de sa foi. Il est venu discuter avec un prêtre, comme il est possible de la faire tous les jours ici. Et, bien sûr, l'incendie a été de la conversation. « Un drame de plus », lâche-t-il, hébété.

Philippe, 69 ans, et Marie-Thérèse, 67 ans, sont venus en voisins : « Nous habitons juste à côté et on grimpe souvent à pied la colline au sommet de laquelle se trouve la basilique. Cette tragédie nous a profondément touchés. Je suis catholique, mais je suis surpris – je ne dis pas offusqué – qu'on puisse récolter autant d'argent en si peu de temps pour reconstruire la cathédrale alors qu'on manque d'argent pour les hôpitaux ou les drames qui se déroulent dans le monde », glisse-t-il.

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Commentaire (1)

  • P'tit-Loup

    Merci à eux, qu'ils soient croyants ou non, pratiquants ou non... Merci !