Municipales 2020 à Aix : ça se bouscule déjà au centre

De gauche à droite : Mohamed Laqhila, Anne-Laurence Petel, Charlotte de Busschère et Dominique Sassoon.

De gauche à droite : Mohamed Laqhila, Anne-Laurence Petel, Charlotte de Busschère et Dominique Sassoon.

Photos Cyril Sollier et Serge Mercier

Aix-en-Provence

Se sont déjà déclarés les députés Mohamed Laqhila (MoDem), Anne-Laurence Petel (LaRem), et l'élue d'opposition Charlotte de Busschère (Société civile). Et ce n'est pas encore terminé...

Si, pour l'heure, tous les partis et les observateurs politiques ont les yeux braqués vers le scrutin de ce dimanche 26 mai, à l'occasion des européennes, le microcosme local a déjà un coup d'avance dans la besace. Les dates précises des élections municipales ne sont pas encore connues - elles devraient se tenir en mars 2020 - et pourtant, les grandes manoeuvres ont d'ores et déjà commencé.

La droite, incarnée par Maryse Joissains (LR), tient la mairie depuis 2001. Un bastion que l'opposition n'a jamais réussi à faire tomber, malgré des alliances à géométrie variable et des dissidences au sein de la majorité. Pour le combat de l'an prochain, la donne sera différente. Outre des ambitions personnelles qui devraient se révéler au sein de son propre camp, Maryse Joissains sait que son âge pourra être un handicap - elle aura 78 ans en août 2020. Rempilera-t-elle pour une nouvelle campagne ? A ce jour, elle n'a pas fait connaître sa décision définitive, évoquant, un temps, une éventuelle candidature de sa fille, la sénatrice (UDI) Sophie Joissains. Mardi prochain, la décision de la cour d'appel de Montpellier, qui confirmera - ou non - la condamnation de Maryse Joissains à un an de prison avec sursis et 10 ans d'inéligibilité (prononcée, en première instance, pour détournements de fonds publics et prise illégale d'intérêts), pourra aussi peser dans la balance.

Enfin, il faudra aussi compter sur l'extrême-droite, qui, si elle n'a jamais obtenu de score énorme à Aix, compte bien grignoter encore du terrain.

"Centrifugeuse" 

À gauche, la situation est complexe : la position des Insoumis concernant une éventuelle alliance avec des partis plus modérés, et l'absence pour l'instant d'une tête de liste "naturelle" qui ferait consensus, n'arrangent rien.

Reste le centre. La "centrifugeuse", comme l'appelle, un brin ironique, un observateur avisé de la politique locale. Car c'est là que tout se jouera, surtout à Aix qui n'a jamais trop apprécié les extrêmes... Les macronistes seront bien entendu sur les rangs, car il faut, pour LaRem, s'ancrer désormais au niveau local. Et, dans le concert à venir, le MoDem, parti allié, entend bien aussi jouer sa partition. Mohamed Laqhila, député de la 11e circonscription des Bouches-du-Rhône, a déclaré sa candidature en premier, dès l'automne 2018. Il sait que c'est un marathon qui se joue et qu'il ne bénéficie pas d'une notoriété extraordinaire à Aix. Son travail de parlementaire ne l'aide pas. "Je m'y consacre à fond, au moins jusqu'au vote du budget, en fin d'année" reconnaît-il, disant être "parti très tôt pour peaufiner le projet et l'équipe". Le député MoDem explique multiplier les contacts, y compris dans la majorité actuelle... Il n'a en tout cas plus le soutien de Charlotte de Busschère, élue municipale d'opposition, depuis que cette dernière a déclaré vouloir partir en cavalier seul, à la tête d'une liste composée d'Aixois "de gauche, de droite, de la société civile". "Une liste qui veut gagner peut être effectivement de la société civile, mais elle doit s'appuyer sur un parti, avec des militants" estime Mohamed Laqhila.

Bientôt un nouveau venu ? 

La seule candidate estampillée LaRem à ce jour s'appelle Anne-Laurence Petel. La députée de la 14e circonscription, macroniste convaincue et membre des instances nationales du parti présidentiel, a fait acte officiellement de candidature pour obtenir son investiture. La réponse viendra de Paris avant la fin du mois de juin.

Bien malin celui qui devinera, dans un second temps, quels seront les accords entre MoDem et LaRem pour qualifier leurs candidats... "Cela peut se jouer durant l'été, déclare Bernard Sauvadet (MoDem des Bouches-du-Rhône), pour que la campagne puisse vraiment démarrer à la rentrée". Cette éclosion de listes qui semblent marcher sur les mêmes plates-bandes ne l'effraie pas : "Chacun montre ses muscles, c'est le jeu. Le temps des tractations viendra après. Ce qui est certain, c'est qu'on doit éviter le bazar pour que ce ne soit pas à Paris de siffler la fin de la récréation en nous imposant son choix".

En attendant, une autre association, composée entre autres de Corinne Versini, ex-référente départementale de LaRem, vient de se créer à Aix et a entrepris une vaste entreprise de réseautage. Pour appuyer quel candidat ? Le nom du chirurgien Dominique Sassoon, suppléant d'Anne-Laurence Petel, circule... Un nouvel ingrédient dans la centrifugeuse.