Marseille : le harceleur se dit amoureux de sa victime

Le harcèlement est souvent vécu comme une "persécution". L'auteur a été placé en détention vendredi soir.

Le harcèlement est souvent vécu comme une "persécution". L'auteur a été placé en détention vendredi soir.

ILLUSTR. S. mercier

Marseille

Olivier Romain, 25 ans, se disait "amoureux" de "Sissou", sur un fauteuil roulant depuis un vilain accident

Au village du Merlan, dans le 14e arrondissement de Marseille, pour celle qu'on appelle affectueusement "Sissou", les relations de voisinage étaient devenues un enfer. Olivier Romain, 25 ans, se disait "amoureux" de "Sissou", sur un fauteuil roulant depuis un vilain accident. De harcèlement en harcèlement, la victime, âgée de 25 ans, a supporté. Jusqu'au 13 août dernier, où "Sissou" a vraiment eu peur.

Ce jour-là, son voisin l'a giflée à deux reprises, a exhibé un couteau, lui a fait des remarques désagréables, menaçant de rentrer chez elle, "sauf si elle lui donnait un baiser". Pour la victime, son agresseur vit un "mauvais délire". Me Amandine Jourdan a d'ailleurs dit que sa cliente "a cru mourir" et dénoncé "l'escalade" dont elle est victime, au terme d'un harcèlement qui durerait depuis un an. "Toute la famille a extrêmement peur", a-t-elle insisté à l'adresse du tribunal, tout en évoquant le risque de réitération des faits et la nécessité de protéger les victimes. Les mêmes arguments ont d'ailleurs été soutenus par le procureur Véronique Fabron, qui a requis son placement en détention.

Une dernière provocation - des menaces de la famille du prévenu - à l'audience de vendredi est venue couronner le dossier, ce que le tribunal n'a sans doute pas apprécié. En défense, Me Sofien Dridi a invité le tribunal à placer son client sous contrôle judiciaire "pour qu'il vienne s'expliquer avec ses mots à lui". Mais le harceleur a finalement été placé en détention provisoire, dans l'attente de son procès fixé au 16 septembre.