Municipales à Pertuis : "L'adversité me galvanise" (Pellenc, maire sortant)

S'il est élu pour un troisième mandat, le maire indique vouloir s'occuper des dossiers stratégiques, laissant le soin à son premier adjoint, Henri Lafon, l'opérationnel.

S'il est élu pour un troisième mandat, le maire indique vouloir s'occuper des dossiers stratégiques, laissant le soin à son premier adjoint, Henri Lafon, l'opérationnel.

Photo Cyril Hiely

Pertuis

Roger Pellenc est candidat à sa succession pour un 3e mandat

Ce n'est une surprise pour personne. Roger Pellenc, maire de Pertuis depuis 2008, se présente à sa propre succession. Après "Continuons à bâtir Pertuis" en 2014, il prend ainsi la tête de la liste "Pertuis bouge, Pertuis prend de l'avance". Un engagement pour un troisième mandat, à plus de 75 ans, que certains décrient, arguant qu'il serait temps de laisser la place. "Bien sûr c'est un argument, mais j'ai encore la vitalité, se défend l'édile, ne cachant pas que ce choix a été un dilemme au regard de ses soucis de santé. Mais je suis quelqu'un qui va au bout des choses. La passion m'anime et l'adversité me galvanise."

Une adversité qui se nomme Métropole. Métropole dont le candidat, qui n'en démord pas, souhaite voir modeler autrement par le gouvernement et Métropole qui pourrait aspirer Pertuis vers un autre horizon si d'aventure la fusion avec le Département 13 était actée. "La décision de l'avenir de Pertuis va être prise dans le mandat qui vient. Ce combat est essentiel à mener. Mon premier adjoint (Henri Lanfon, Ndlr) sera à la retraite, il pourra se charger de l'opérationnel tandis que je serai plus disponible pour les dossiers stratégiques". Une manière donc d'annoncer une gestion municipale à double tête, voire de préparer une succession anticipée...

Pour l'heure, c'est bien le candidat Pellenc qui déroule son programme. Et parmi ces fameux dossiers stratégiques - en plus du cas Métropole - il évoque en priorité celui de la gestion de l'Eze. Après les importantes inondations du 1er décembre, il parle d'un investissement de l'ordre de 15 à 20 M d'€ avec "une idée précise des travaux " à mener. Pour ce qui est du financement, il table sur la taxe métropolitaine Gemapi - gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations.

Les enjeux sont nombreux en termes de protection des populations, mais aussi de soutien des agriculteurs et de la sauvegarde des terres agricoles. Un autre volet stratégique. Si bien qu'une marche est programmée samedi par un collectif d'associations contre l'utilisation de parcelles cultivables pour la réalisation de la zone industrielle dédiée à Iter ou du nouveau quartier en préfiguration du Jas de Beaumont. " Quand on manie une idéologie, on n'est pas sur le terrain, répond-il. Le problème n'est pas d'occuper du foncier agricole. On en a au-delà de ce qu'on peut imaginer. Ce qu'il nous faut, ce sont des agriculteurs". Il table sur l'installation de jeunes agriculteurs issus de la pépinière agricole et le développement de l'irrigation des coteaux pour la viticulture.

Pour ce qui est de l'opérationnel, Roger Pellenc énumère une longue liste de projets de réhabilitations et requalifications d'espaces de la vieille ville, mais également d'"opérations tiroirs". Le maire imagine ainsi qu'une fois le complexe du Farigoulier réaménagé, le stade Bonaud se transformera pour partie en parc urbain et accueillera aussi des installations pour les associations et les élèves de l'école voisine Saint-Roch. Le stade du Tourrier, libéré lui aussi de ses obligations sportives, pourrait accueillir une nouvelle salle des fêtes. "Ceci pas avant la fin du mandat. Nous travaillerons aussi de concert avec le collège Marie-Mauron pour installer un terrain sportif à proximité", précise-t-il. L'équipement viendrait délester un espace Jouvin aujourd'hui saturé.

Côté santé, il assure avoir eu confirmation par l'agence régionale de santé de l'installation d'un IRM en 2021 et très certainement d'un agrandissement des urgences. Il pense aussi à un nouvel aménagement de l'entrée de l'établissement de santé public et une réorganisation des espaces pouvant permettre de dégager des locaux pour y accueillir plus de spécialités à l'instar d'une maison médicale de santé.

Quelques absents

La feuille de route est encore longue et, pour l'accompagner dans cette campagne, Roger Pellenc pourra compter sur un noyau de dix-huit élus qui lui ont déjà signifié leur engagement. Néanmoins, quelques piliers ont choisi de ne pas repartir à l'instar d'Annie Amarouche (économie), Michel Fournier (sports), Michèle Gamet (tourisme) ou encore Bernard Frayssinet (environnement), tous pour des raisons personnelles et "non de divergences politiques", s'empresse de préciser la tête de liste. En matière de politique, il n'y va pas par quatre chemins : en réponse aux interrogations sur l'engagement de l'un de ses adjoints, Jacques Barone, présents à de nombreuses réunions du comité LaRem, il conclut : " Pas de politique au-dessus de la mêlée. Chacun fait ce qu'il veut, mais moi je ne demande aucun soutien politique".

Inauguration du local de campagne, samedi à 16 heures au 54, rue Colbert