Vaucluse : le dispositif estival pour protéger la forêt est en place

Une convention tripartite entre les pompiers, le préfet et le SDIS 84 a été signée. Un document qui certifie une mise à disposition de personnels supplémentaires en cas de besoin.

Une convention tripartite entre les pompiers, le préfet et le SDIS 84 a été signée. Un document qui certifie une mise à disposition de personnels supplémentaires en cas de besoin.

Photo Bruno Souillard

Orange

Depuis les sous-bois du massif d'Uchaux, le préfet a fait une revue des troupes et des moyens

Les incendies sont l'affaire de tous. Le lancement de la campagne "feux de forêt 2020" dans le sensible massif forestier d'Uchaux par les services de l'État hier après-midi en est la démonstration. Avant que le préfet Bertrand Gaume, flanqué de nombreux élus, ne fasse son discours de clôture entre les pins et les chênes verts, toute la délégation a eu droit à plus d'une heure de revue des moyens de prévention et d'intervention.

La visite guidée a commencé par la présentation du travail des agents de la Direction départementale des territoires qui ont expliqué l'importance de l'entretien des forêts avec la réduction de la strate arborée sans pour autant couper tous les arbres pour ne pas provoquer de "couloir à vent". Laurent Vélasco, de l'Office des Forêts, a parlé de ses patrouilles d'intervention et de surveillance. "Tous les vendredis, nous faisons une réunion avec l'ensemble des services pour faire le point," précise le lieutenant-colonel du SDIS Philippe Chaussinand.

Cette revue des troupes est ensuite passée par la garde régionale forestière de la Région qui a toute son importance dans l'évacuation des personnes en danger en cas d'incendie. Les gendarmes ont évoqué leur manière d'enquêter sur les indices de départ de feu... Puis le préfet s'est dirigé vers les camions. Ceux qui portent 4 000 litres d'eau, celui qui sert d'atelier, celui de la logistique... En conclusion la délégation a eu droit à une démonstration d'intervention grandeur réelle avec 4 véhicules et 18 personnels. "Nous n'avons pas pu avoir les canadairs, s'est excusé le Préfet en souriant... Sinon, l'essentiel était là..."

Ils tuent le feu par le feu

Depuis 2004, ont été créés en France des services de "Feu tactique." Le sapeur-pompier vauclusien expert référent de cette technique relativement récente s'appelle Yann Robinaul. "Nous intervenons d'une manière différente afin d'éviter que le personnel ne se fatigue inutilement. Nous travaillons avec le feu. Nous avons de mini-tronçonneuses, nous allumons des feux stratégiques en lisière pour faire des contre-feux. L'hiver, afin d'entraîner les techniciens nous ne débroussaillons pas avec des débroussailleuses mais en allumant et en maîtrisant des feux."

2 300 pompiers, 12 canadairs, 2 hélicoptères...

Dans son discours de clôture, le préfet a insisté sur l'importance des sapeurs-pompiers bénévoles. En Vaucluse, ils sont 1 800 qui s'ajoutent aux 300 jeunes sapeurs-pompiers et aux 500 professionnels. Dans le cadre du dispositif estival, le SDIS 84 bénéficiera également de 12 canadairs, 4 Dash et de 3 avions de surveillance Beach de la base nationale de sécurité civile de Nîmes ainsi que de 3 hélicoptères bombardiers d'eau loués par l'État. Parmi les moyens de lutte, il ne faut pas négliger le travail de prévention. Le département est couvert par 600 kilomètres de pistes de défense des forêts contre l'incendie, 225 citernes d'eau de 60 à 120 mètres cubes et 2800 hectares de surfaces débroussaillées dans les massifs en bordure de pistes pour assurer la lutte. Des bulldozers de la sécurité civile peuvent également entrer dans le dispositif de lutte. "En 2017, à la Bastidonne, pour protéger Mirabeau, dans la nuit, les engins ont tracé une piste de 5 mètres de large sur 4 kilomètres de long", explique Philippe Chaussinand, lieutenant-colonel du SDIS 84.

Un total de 130 jeunes seront dispersés dans les différents sites sensibles de la Région Sud.
Un total de 130 jeunes seront dispersés dans les différents sites sensibles de la Région Sud. Photo valérie suau

À pied, à vélo ou à cheval, ils déclarent la guerre au feu

Ils ont changé de nom et de couleur d'uniforme, mais leur mission est exactement la même. Les gardes régionaux forestiers sont de retour dans le massif du Luberon, reconnaissables à leur chemisette et bermuda marron portant les logos de la Région Sud et du Parc naturel régional du Luberon. Vingt jeunes au total qui vont patrouiller en binôme jusqu'à la fin du mois d'août dans les sites les plus fréquentés et donc les plus sensibles.

Que font-ils

Depuis 17 ans, ces jeunes gens arpentent les chemins pour aller à la rencontre du grand public expliquer la réglementation gérant l'accès à la forêt. Selon le lieu, en cas de risques exceptionnel ou sévère, on ne peut pas pénétrer dans le massif, ou à certaines heures. Ils ont aussi pour mission de rappeler aux usagers les principes de précautions pour éviter des départs d'incendie mais aussi donner des conseils sur les balades à faire. L'idée est de rencontrer le plus de monde possible, c'est pourquoi ils arpentent aussi les marchés.

L'année dernière, les gardes régionaux forestiers ont ainsi sensibilisé plus de 78 000 personnes en à peine deux mois.

Ils ont tous reçu une formation en amont (cette année en ligne pour cause de Covid-19).

Où sont-ils

- À l'entrée des sites dérogatoires, les seuls sites à rester ouverts l'après-midi en risque très sévère, à savoir la forêt des Cèdres du petit Luberon (parking et sentiers balisés alentours), vallon de l'Aiguebrun (vallon jusqu'au ravin de l'Enfer et site d'escalade), le colorado de Rustrel (sentier du Sahara).

- Sur les sites naturels très fréquentés et/ou les plus sensibles au risque incendie : gorges de Regalon, colline Saint-Jacques, gorges d'Oppedette, gorges de Véroncle (entre Gordes, Murs et Joucas), et sud Luberon (Lourmarin, Cucuron, Cabrières d'Aigues, Peypin d'Aigues).

Que risquez-vous

Enfreindre la réglementation, voire mettre le feu, même involontairement, peut coûter cher.

- Ne pas respecter les conditions d'accès au massif est passible d'une amende de 750 €.

- Provoquer involontaire un feu de forêt appartenant à autrui par des feux allumés à moins de 200 mètres de ces terrains par des feux allumés ou laissés sans précautions suffisantes par des pièces d'artifice, une cigarette jetée à terre, etc... est passible de 30 000 à 45 000 € d'amende et de 2 à 3 ans de prison.

Se renseigner

Le plus sage pour connaître le niveau de risque incendie évalué chaque jour à 18 heures pour le lendemain, on appelle le 04 28 31 77 11, ou sur www.risque-prevention-incendie.fr/vaucluse/