Vaucluse : le préfet à la chasse au Covid sur les bancs de l'université

Une quarantaine d'associations étudiantes ont pu dialoguer hier avec le préfet.

Une quarantaine d'associations étudiantes ont pu dialoguer hier avec le préfet.

Ph. Valérie suau

Avignon

Avec un taux d'incidence élevé chez les plus jeunes, ceux-ci sont l'objet d'une attention accrue

Au lendemain de l'annonce d'une nouvelle batterie de mesures plus contraignantes faisant suite à une aggravation de la situation sanitaire (La Provence de mercredi 16 septembre), le préfet de Vaucluse s'est retrouvé, hier, sur les bancs de l'université d'Avignon. Mais attention, pas pour dispenser "une leçon de moralisation", mais plutôt pour promouvoir "un discours de responsabilisation".

L'intervention sur le campus Hannah-Arendt avait été décidée, en coordination avec le président de l'université et la responsable de l'antenne avignonnaise de l'ARS Paca, voilà déjà une bonne semaine. Donc bien avant les mesures annoncées mardi, parmi lesquelles on compte l'interdiction des soirées étudiantes. "Nous avions anticipé le fait qu'à l'occasion de la rentrée, des soirées d'intégration, avec les risques de promiscuité et donc de contamination que tels événements supposent, pourraient se produire", expliquait ainsi Caroline Calins, la responsable de l'ARS en Vaucluse, au sortir d'une rencontre avec les associations étudiantes. Lors de ce face-à-face, les questions n'ont d'ailleurs pas manqué sur les soirées, qui constituent pour les associations le moyen de faire rentrer des subsides utilisés par la suite pour financer des activités.

Le préfet l'a expliqué à cette occasion, il ne reviendra pas sur l'interdiction des grosses soirées. En revanche, il se dit prêt à étudier avec une certaine bienveillance des événements "à taille humaine" qui se feraient dans le respect des gestes barrières. "Pendant quelques mois, avant qu'il n'existe un vaccin ou un traitement sûrs, nous allons devoir apprendre à vivre avec ce satané virus ; vivre mais aussi étudier, travailler, avoir des loisirs, aller au spectacle... Pour cela, nous devrons être extrêmement attentifs, être individuellement responsable et rigoureux" indique encore le représentant de l'État. Cela afin d'échapper aux deux pires situations envisageables : la contamination bien sûr, mais aussi un confinement très strict tels que nous l'avons connu au printemps et qui pourrait s'avérer redoutable pour l'économie, l'emploi et, chez les étudiants, pour leur cursus universitaire.

Alors outre la rencontre entre le préfet et les représentants de tout de même une quarantaine d'associations étudiantes (qui interviennent dans les domaines du soutien social et financier, culturel, sportifs, des loisirs...), la préfecture avait mis en place toute la journée d'hier un stand où les jeunes gens pouvaient obtenir des masques et une mine d'informations auprès de jeunes communicants de la préfecture. L'opération se reproduira d'ailleurs dans quelques jours sur le campus Agroparc.

"L'université a réalisé d'excellentes affiches de communication pour, à tout prix, éviter le reconfinement" faisait remarquer le préfet Bertrand Gaume visiblement pas fâché d'avoir trouvé, en la personne du président de l'Université, un allié dans son combat contre une nouvelle période de claustration.

Il ira d'ailleurs à la rencontre des représentants d'autres catégories de populations : chambres consulaires, syndicats patronaux et de salariés, pour, à chaque fois, leur adresser en toute sincérité, mais chaque fois sans tomber le masque, un discours de responsabilisation dans ce sens.

Dans l'enceinte de l'établissement, le masque est rentré dans les moeurs. Il faudra le garder encore quelques mois.
Dans l'enceinte de l'établissement, le masque est rentré dans les moeurs. Il faudra le garder encore quelques mois.

15 000 masques et 4 000 litres de gel pour l'université

Bonne nouvelle, les étudiants de l'université d'Avignon ne manqueront pas des outils indispensables à la prévention de la contamination. L'établissement, avant même la rentrée universitaire, avait prévu de faire quelques achats. En l'occurrence 15 000 masques lavables joliment décorés aux couleurs de l'université et 4 000 litres de gel hydroalcoolique. Si bien qu'hier le préfet de Vaucluse, qui, comme tout un chacun, a dû emprunter les nouveaux sens de circulation de la fac, a pu constater que chaque étudiant a commencé l'année avec deux masques offerts. D'ailleurs, très peu d'entre eux se sont servis dans les paniers de masques que la préfecture avait emmenés en vue d'une distribution. Quant au gel, il est présent en une multitude d'entrées de salles, amphis et couloirs de la fac. Celle-ci a dû également acheter pas mal de produits désinfectants puisque les sanitaires et équipements sportifs sont l'objet d'une propreté sans faille. Le Crous, qui gère le restaurant universitaire, s'est également penché sur la question de la propreté. Outre une organisation qui permet le respect des distances de sécurité et des temps d'attente moins long lors des services, les plats servis sont tous protégés a minima par des films plastiques, et tout partage de nourriture a été banni. De plus, et ce n'est pas le plus facile à réaliser, après chaque utilisation de chaises et de tables lors des repas, celles-ci sont passées au crible d'une désinfection. Les locaux sont bien entendu aérés au maximum.

Enfin, le président de l'université insiste sur le fait que des dispositifs d'aides aux étudiants en cas de coup dur -- dispositifs d'ailleurs cumulables-- préexistaient à la situation de crise actuelle, et que ceux-ci sont plus que jamais à la disposition des jeunes gens qui peuvent prétendre à leur utilisation.