Marseille : Vieux-Port, une nouvelle métamorphose pour 2016

Voilà à quoi ressemblera le quai de Rive-Neuve, libéré de ses barrières, une fois la première phase du chantier terminée.

Voilà à quoi ressemblera le quai de Rive-Neuve, libéré de ses barrières, une fois la première phase du chantier terminée.

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Marseille

Annoncée pour 2015, la 2e tranche de travaux sera conduite en deux temps. Début du chantier avant l'été prochain

La première tranche de travaux avait été livrée au moment des trois coups de Marseille Capitale européenne de la culture. La deuxième devrait être achevée juste avant le coup d'envoi de l'Euro 2016 de football, dont Marseille - avec le stade Vélodrome - sera l'un des sites majeurs. C'est en tout cas la volonté de Guy Teissier, président (UMP) de la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM), qui lançait hier la concertation préalable au lancement du chantier.

Comme prévu, c'est donc bien en 2015 que les premiers coups de pioche seront donnés, pour une deuxième phase elle-même divisée en deux tranches. La première concernera le seul quai de Rive-Neuve, de la place aux Huiles jusqu'au bassin de Carénage, avec des travaux qui s'étaleront de l'été 2015 jusqu'à fin avril 2016.

La seconde, qui métamorphosera le quai du Port de l'hôtel de ville jusqu'au fort Saint-Jean, pourrait débuter fin 2016 pour s'achever avant l'été 2017, mais aucun engagement n'a été pris dans ce sens pour l'instant. Quoi qu'il en soit, c'est bel et bien "pour des raisons financières" que cet étalement a été décidé, ainsi qu'en a convenu Guy Teissier, qui évoque un budget prévisionnel total de 35 M€, dont 17 M€ pour la partie Rive-Neuve - et donc 18 M€ pour la partie quai du Port.

"Il faut arrêter de promettre tout et n'importe quoi car nous sommes ruinés"

Sur cet espace, qui représente peu ou prou les 2/3 du linéaire de quais, il s'agira de prolonger les travaux conduits en 2011 et 2012 sur le quai des Belges et de part et d'autre, aussi bien dans l'esprit que dans le parti pris esthétique. On devrait donc retrouver les mêmes pavés au sol, des espaces beaucoup plus larges et confortables à l'usage des piétons, des voies de circulation en site propre pour les bus et une seule voie autorisée aux voitures dans chaque sens, afin de limiter encore la circulation automobile sur le Vieux-Port.

On y trouvera également les mêmes grands lampadaires dessinés par l'architecte britannique Norman Foster, ainsi que les estacades flottantes à l'usage des clubs nautiques. Les barrières qui interdisent l'accès du public à l'eau devraient bien sûr disparaître, comme dans la partie déjà rénovée, même s'il s'agit encore d'un point de crispation très fort entre les autorités et les clubs nautiques.

À l'occasion de cette première séance de concertation (les discussions avec toutes les parties prenantes doivent s'achever dans un mois), l'architecte Emmanuel Dujardin, du cabinet marseillais Tangram, a indiqué que le pavillon flottant de la Société nautique de Marseille serait doté d'une plateforme supplémentaire de 300 m².

Pour le reste, Guy Teissier a confirmé que la grande dalle, le "glacis" que Norman Foster imaginait poser entre l'esplanade de Saint-Victor et la mer, recouvrant l'échangeur routier du bassin de Carénage, ne se ferait pas. En tout cas pas dans un avenir prévisible. "Nous n'en avons pas les moyens, a martelé le président de MPM. Il faut arrêter de promettre tout et n'importe quoi car nous sommes ruinés", a-t-il ajouté.

Guy Teissier tient en revanche à "renforcer la vocation de l'anse du Pharo, qui restera dédiée à l'économie de la mer." Pour ce faire, il souhaite conforter les chantiers navals existants et faire en sorte d'attirer de nouvelles entreprises. Plus question, en revanche, d'y installer les navires de l'État, comme envisagé par Eugène Caselli, car il faudrait construire une digue dont le coût est estimé "à au moins 10 M€".

Pour autant, les négociations continuent avec les Affaires maritimes, la Douane et les pilotines, afin de libérer les quais au pied du fort Saint-Jean et d'installer la nouvelle capitainerie du Vieux-Port dans l'ancienne consigne sanitaire, qui appartient déjà à MPM. Mais ça, c'est une autre histoire. Et un autre calendrier.

Retrouvez dans notre Edition Abonnés le calendrier des travaux de la 2e tranche ainsi que les longues polémiques suscitées par ce projet