[Mise à jour le 22 juin 2017] Selon des informations recueillies par Buzzfeed, la jeune femme qui affirmait être la petite-amie d'Andreas Lubitz a inventé toute l'histoire. Elle a admis avoir menti et pourrait même ne l'avoir jamais connu.

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L'ancienne petite amie du copilote de Germanwings soupçonné d'avoir provoqué délibérément la chute de l'Airbus A320 dans les Alpes françaises affirme dans une interview publiée ce samedi qu'il lui avait dit qu'un jour "tout le monde connaîtrait (son) nom".

Dans un entretien au quotidien allemand Bild, Maria W., une hôtesse de l'air de 26 ans, déclare que lorsqu'elle a entendu parler du crash, une phrase d'Andreas Lubitz lui est "revenue en mémoire: 'Un jour, je vais faire quelque chose qui va changer tout le système, et tout le monde connaîtra mon nom et s'en souviendra'". La jeune femme a volé cinq mois l'an passé avec Andreas Lubitz sur des vols européens, mais leur relation, qui semble avoir duré le temps de leur travail en commun, n'a jamais été officielle.

S'il "a fait ça", "c'est parce qu'il a compris qu'à cause de ses problèmes de santé, son grand rêve d'un emploi à la Lufthansa, comme capitaine et comme pilote de long-courrier était pratiquement impossible", affirme-t-elle encore. Germanwings, la compagnie allemande à laquelle appartenait l'Airbus, est une filiale low cost de Lufthansa. La jeune femme explique s'être séparée d'Andreas Lubitz "parce qu'il devenait de plus en plus clair qu'il avait un problème. Pendant les discussions, il craquait et me criait dessus (...) La nuit, il se réveillait et criait 'Nous tombons'", en proie à des cauchemars.

"Il était capable de cacher aux autres ce qui se passait vraiment en lui", estime-t-elle, expliquant qu'il "ne parlait pas beaucoup de sa maladie, seulement qu'il suivait un traitement psychiatrique à cause de cela". Elle évoque un jeune homme "gentil et ouvert" pendant les vols, "très doux" en privé, "quelqu'un qui avait besoin d'amour".

Egalement interrogé par Bild, un pilote de Germanwings, Frank Woiton, explique avoir volé avec Andreas Lubitz: "il parlait de sa formation, disait combien il était heureux. Il disait qu'il allait bientôt voler en long courrier et devenir commandant de bord". "Il maîtrisait très bien l'appareil (...), c'est pourquoi je le laissais (parfois) seul dans le cockpit pour aller aux toilettes".

En arrêt maladie le jour du drame

Vendredi, l'enquête a révélé que le copilote avait caché qu'il faisait l'objet d'un arrêt maladie le jour de l'accident. Le procureur de Düsseldorf (ouest de l'Allemagne), Christoph Kumpa, a annoncé que des attestations d'arrêt maladie avaient été retrouvées déchirées chez Andreas Lubitz, mais pour l'heure, aucune lettre d'adieu qui dévoilerait un acte prémédité à l'origine de la catastrophe qui a fait 150 morts n'a été retrouvée.

Les circonstances de l'accident ont poussé plusieurs compagnies à décréter la présence permanente de deux personnes dans le cockpit de leurs avions, déjà obligatoire pour les compagnies américaines. Vendredi, l'Agence européenne de la sécurité aérienne (Easa) a préconisé l'adoption de cette règle, destinée à éviter qu'un geste suicidaire ne détruise un appareil.

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