Maryse Joissains veut destituer le président Gaudin

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le 13 Nov 2015
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Remontée comme un coucou suite à l'élection de Jean-Claude Gaudin à la présidence de la métropole lundi, Maryse Joissains présentait ce vendredi un nouveau recours porté par quatre autres maires. Une manière de plus de contester la légitimité de la métropole qui doit voir le jour le 1er janvier.

Maryse Joissains veut destituer le président Gaudin
Maryse Joissains veut destituer le président Gaudin

Maryse Joissains veut destituer le président Gaudin

“Nous sommes déterminés à faire péter le système. Nous avons allumé la mèche de la bombe atomique”, s’emporte Roger Pellenc, maire de Pertuis. Si Maryse Joissains ne mâche pas ses mots, elle semble inspirer ses homologues, quitte à bousculer le vocabulaire militaire. Menés par Maryse Joissains, les opposants à la métropole étaient réunis à la mairie d’Aix. On y retrouvait quatre autres maires : Robert Dagorne (Éguilles), Roger Meï (Gardanne, PCF), Michel Boulan (Châteauneuf-le-Rouge, LR) et Hervé Fabre-Aubrespy (Cabriès), tous unis pour présenter les nouveaux recours qu’ils comptent déposer ce vendredi soir. Dans le viseur : la métropole toujours mais cette fois-ci via l’élection lundi de Jean-Claude Gaudin à sa tête.

Une partie d’entre eux était déjà devant le tribunal administratif vendredi dernier auprès  duquel ils avaient déjà déposé une salve de recours contre les arrêtés préfectoraux, le nombre de représentants ou la convocation à cette même assemblée… Annoncé, ce nouveau recours porte sur les circonstances du premier conseil métropolitain, qui n’en est pas un à leurs yeux.

“Arroseur-arrosé”

Annulée, maintenue, boycottée… En annonçant qu’elle maintenait la séance de lundi, Maryse Joissains espérait dire tout le mal qu’elle pensait de la métropole et refermer la séance aussitôt. Tout ne s’est pas vraiment passé comme elle l’espérait puisque la parole lui a été retirée par Sylvia Barthélémy, la présidente du pays d’Aubagne et de l’Étoile qui avait convoqué les conseillers. Cette dernière a ensuite appelé le second doyen des présidents d’intercommunalités, Guy Teissier. Le président de MPM qui a fait procéder au vote qui a désigné Jean-Claude Gaudin.

L’épisode a passablement agacé la maire d’Aix qui n’a pas l’intention de laisser passer ce que ses alliés qualifient de “putsch”. Pour le contrer, les maires de Gardanne, Éguilles, Cabriès et Pertuis déposent, ensemble cette fois-ci, un recours devant le tribunal administratif pour contester cette élection. Pour ce faire, ils sont représentés par un autre opposant à la métropole, Michel Boulan, maire de Châteauneuf-le-Rouge et avocat de la Ville de Gardanne.

Cette nouvelle peau de banane sur le chemin de la métropole, “c’est l’arroseur-arrosé”, se réjouit Gérard Bramoullé, le premier adjoint aixois venu appuyer Maryse Joissains. “Sylvia Barthélémy a annulé la convocation qu’elle avait lancée, défend Michel Boulan. Elle l’a fait par SMS puis par mail. Il y a eu une réunion lundi matin mais ce n’était pas un conseil métropolitain, elle n’était pas destinée à appliquer l’ordre du jour et donc l’élection du président”.

“Un leader qui n’a plus la force”

Pourquoi avoir tenu à présider cette réunion alors ? “J’avais peur que cette annulation soit un traquenard, argue Maryse Joissains. Que l’annulation par SMS et mail soit considérée comme nulle et que l’élection ait lieu sans nous.” L’épisode est bien entendu l’occasion pour ces opposants à la métropole de rappeler toutes les menaces que celle-ci représente à leurs yeux : hausse des impôts, inégalité entre les communes, immobilisme…

Pour ce dernier point, leur argumentation porte sur la perte d’envergure de Jean-Claude Gaudin, qui n’a obtenu que 119 voix sur les 240 conseillers métropolitains. “Nous ne pourrons pas fonctionner. Nous sommes dans une métropole éparpillée, avec un leader qui n’a plus la force”, martèle la présidente de la communauté du pays d’Aix. Ce recours commun s’ajoute à d’autres déjà portés par la Ville d’Aix-en-Provence et à celui gagné vendredi 5 novembre par la commune d’Éguilles. Le conseil d’État doit examiner d’ici la fin du mois si la répartition des sièges par commune peut poser un problème constitutionnel.

Le “rêve” d’une métropole “Aix pays d’Aix” n’est pas loin. Les “quatre mousquetaires” – comme ils aiment se surnommer – et leur cheffe de guerre espèrent toujours faire bande à part. Ils contestent d’ailleurs les chiffres de l’Insee sur le nombre d’habitants pour prouver qu’Aix, alliée à ses communes voisines, a l’envergure d’une métropole. D’ici là, ils annoncent qu’ils multiplieront les recours contre la métropole actuelle. Pas vraiment la meilleure manière de convaincre l’État de créer une métropole aixo-aixoise. Ni de démarrer dans de bonnes conditions celle qui réunit Aix, Marseille et la Provence.

Lire aussi : La riposte de Jean-Claude Gaudin

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