Les villes et les plages de la région peuvent-elles être submergées?

Avec la hausse du niveau de la mer, la hauteur des ouvrages du littoral risque de devenir insuffisante. Un repli réfléchi des hommes et de leurs activités n'est pas exclu.

La rédaction Publié le 29/11/2015 à 15:55, mis à jour le 29/11/2015 à 16:40
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Tempête sur Fréjus-Saint-Raphaël : les vagues mordent de plus en plus le littoral. Philippe Arnassan

Avec la hausse du niveau de la mer, la hauteur des ouvrages du littoral risque de devenir insuffisante. Un repli réfléchi des hommes et de leurs activités n'est pas exclu.

La submersion marine est un des risques relevés par les scientifiques.

"Même si les tempêtes sont de force égale, la mer va rentrer à l'intérieur des terres puisque son niveau aura augmenté. Le franchissement des digues sera plus fréquent, car si, par exemple, ce type d'ouvrage est prévu pour des houles de cinq mètres, avec la hausse du niveau de la mer, des vagues de 4 mètres passeront par dessus", explique François Sabatier, géographe, spécialiste de la géomorphologie du littoral à Aix-Marseille Université.

"Ces conséquences donnent l'impression que les tempêtes sont plus violentes. Dans le Var et les Alpes-Maritimes, la majorité des ouvrages réalisés jusqu'à présent n'ont pas pris en compte cette montée du niveau de la mer. Les quais par exemple, devront être rehaussés et les réseaux de drainage pluviaux ré-évalués."

Autre phénomène redouté : la conjonction de masses de pluie venues de l'amont et d'une submersion qui empêche l'eau de s'évacuer.

"Quand il y a convergence de ces tempêtes avec un vent du sud et de fortes pluies avec des crues sur les cours d'eau, on est dans des cas difficiles. C'est ce qui s'est passé dans les Alpes-Maritimes en 2010 et dernièrement au début du mois d'octobre", note Christine Voiron-Canicio, professeur à l'université de Nice-Sophia-Antipolis.

Accepter un repli

Les littoraux seront de plus en plus sensibles à ce problème, en particulier à l'embouchure des fleuves, par exemple au niveau du port de Saint-Laurent, où se jette le Var, mais aussi vers Hyères où débouche le Gapeau, ou Fréjus où se jette l'Argens.

"Il faudra accepter une ligne de repli avec les conséquences sociales et économiques gigantesques que cela impliquera», estime François Sabatier. Mais il nuance : « Tout cela peut sembler alarmant, mais notre société se trouve au début du problème, ce qui laisse le temps de réagir". La région Paca compte 4,8 millions d'habitants, dont 65 % résident dans les zones urbaines de Marseille, Nice et Toulon, donc en zone littorale.

Les plages quant à elles sont de plus en plus grignotées par les vagues, surtout les plages urbaines comme celles de Bonnegrâce, à Six-Fours, ou de Nice. Elles sont étroites et sont en général adossées à un mur ou une falaise. Avec la montée de l'eau, le sable est peu à peu recouvert. Les plages ne peuvent reculer et risquent donc de disparaître.

« Il y a peu de solutions si la société n'est pas prête à s'adapter. Remettre artificiellement du sable, c'est sans fin. Là encore, il faudra accepter le recul du trait de côte, souligne François Sabatier, qui déplore «le manque de soutien des collectivités directement concernées par ce problème, pour assurer un suivi.

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Var-Matin

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