Economie : douze opérations pour faire de Paca un leader industriel

C'est là où il avait finalisé en 2010, en tant que ministre de l'Industrie, sa politique pour faire face à la crise avec le président Sarkozy, que Christian Estrosi a présenté hier le nouveau dispositif.

C'est là où il avait finalisé en 2010, en tant que ministre de l'Industrie, sa politique pour faire face à la crise avec le président Sarkozy, que Christian Estrosi a présenté hier le nouveau dispositif.

Photo M.-C.B.

Christian Estrosi a lancé hier ses 12 "Opérations d'intérêt régional" (OIR)

Un nouveau départ, en l'occurrence un décollage ; c'est le signal qu'a voulu donner, hier, Christian Estrosi, dans les locaux d'Airbus Helicopters, où il lançait les douze "Opérations d'intérêt régional" annoncées durant sa campagne électorale.

Le président LR du Conseil régional, dont le développement économique est l'une des compétences majeures, veut ainsi se démarquer de ses prédécesseurs, qui, à ses yeux, "saupoudraient" l'économie provençale, en mettant en place un nouveau dispositif. "Nous sommes entrés dans une ère de concurrence nationale, européenne et mondiale, parfois même entre les régions, il faut donc concentrer nos moyens sur les filières et segments où nous pouvons être leaders" explique l'élu, qui annonce 1 milliard d'euros d'investissements et la création de 50 000 emplois par cette stratégie de la "concentration", déployée d'ici début 2017.

1 milliard d'euros dévolu aux 12 "OIR"

Les 12 opérations d'intérêt régional, dont la moitié seront lancées d'ici à la fin de l'année, seront toutes pilotées par un binôme composé d'un élu et un chef d'entreprise dont l'activité est motrice d'un écosystème, par exemple Airbus Helicopters pour le projet Henri-Fabre.

Concrètement, l'OIR concernera un périmètre bien précis, sur lequel une activité économique en pointe sera identifiée et vers laquelle seront orientés les financements des collectivités, de l'État et de l'Europe, et au bénéfice de laquelle différents types d'actions pourront être menés, comme dégager du foncier pour implanter des PME ou encore mettre en place des formations en lien avec la filière.

"À La Ciotat, nous avons 10 hectares de disponibles où l'on peut imaginer une OIR grande plaisance" expliquait notamment le président Estrosi en marge de son discours. "Le coeur de la machine, c'est l'entreprise", commente Bernard Deflesselles, président de l'ARII (Agence Régionale pour l'Innovation et l'Internationalisation des Entreprises) qui doit remettre une étude sur les pays dans lesquels la région Paca a toutes les chances d'être leader. Le député LR copréside également, aux côtés de l'entrepreneur gapençais Frédéric Spagnou, le Comité de pilotage des OIR, dont la première séance s'est tenue hier.

Le projet Henri-Fabre, basé à Marignane, pourrait ainsi constituer l'une de ces OIR, axée sur les matériaux d'excellence, applicable dans l'aéronautique mais aussi la plaisance. "Un Pôle de compétitivité c'est un réseau, alors qu'une OIR c'est un périmètre défini que l'on va aménager pour doper son économie", explicitait Christian Estrosi, qui avait créé en 2005 les Pôles et compte réorienter les "20 % de Prides (créés eux par son prédécesseur, Ndlr) qui fonctionnent" vers ce nouveau dispositif.

Pour autant, la Région ne compte pas négliger les PME-TPE qui ne seraient pas sur ces filières, mais "il faut diminuer le nombre d'outils d'investissements".

Le Fonds pour les entreprises de la Région (Fier) prévoit ainsi 94 M€ permettant prêts, entrée provisoire au capital ou aide à l'amorçage... "Aujourd'hui il faut structurer la sous-traitance pour chasser en meute", indiquait encore le patron de la collectivité, dont la feuille de route est assez claire : "Gagner des parts de marché industrielles".