Aix : la pénurie de carburant accélère le covoiturage

Selon l'Automobile club d'Aix, les demandes en covoiturage ont augmenté de 30 à 40 % cette semaine dans la région.

Selon l'Automobile club d'Aix, les demandes en covoiturage ont augmenté de 30 à 40 % cette semaine dans la région.

Photo Philippe Laurenson

Aix-en-Provence

Depuis lundi, les entreprises de la région mettent en place des plansde déplacement pour permettre à leurs employés de pallier le manque

A la suite des blocages des raffineries qui touchent particulièrement la région, l'entraide est de rigueur chez les salariés qui, doivent malgré tout, se déplacer sur leur lieu de travail. Certaines entreprises ont mis en place des "plans d'urgence", encourageant leurs employés à pratiquer le covoiturage.

L'Automobile club d'Aix propose ses services dans le pays d'Aix, les Bouches-du-Rhône, les Hautes-Alpes et les départements limitrophes. Elle fait état d'une augmentation des demandes en covoiturage allant de 30 à 40 % depuis les blocages de lundi. "Nous aidons les entreprises à organiser des plans de déplacements pour leurs employés, que ce soit de manière ponctuelle ou de façon quotidienne. Pour cela, nous mettons en place des conventions de partenariat. Les salariés bénéficient gratuitement du service de mise en relation entre covoitureurs d'une même entreprise. Nous nous basons sur les lieux d'habitation et sur les créneaux horaires de chacun . Le montant du trajet est calculé en fonction de l'écocalculette", explique Stéphanie Stroch, chargée de mission au sein de l'association.

"Nous avons organisé des groupes de trajet en fonction des lieux d'habitation"

"Il faut que les personnes prennent conscience que le covoiturage n'est pas une prison mais, au contraire, un lieu d'échange, de partage et d'interaction sociale", ajoute-t-elle. L'entreprise STMicroelectronics et l'entreprise Engie, qui travaille actuellement sur le site Cadarache pour le projet Iter, ont, dès lundi, mis en place des plans d'urgence afin de faciliter le déplacement de leurs salariés.

"Face à la situation de pénurie que rencontre la région, nous avons cherché des solutions de déplacement. Le covoiturage nous est apparu naturellement. Pour faciliter la mise en place et l'organisation du plan de déplacement, nous avons envoyé un mail lundi matin à chacun de nos employés. Mail qui regroupait les salariés d'une même commune souhaitant partager leurs trajets. Nous avons également mis en place un panneau d'information à l'accueil du lieu de travail, où les employés retrouvent toutes les informations nécessaires à la pratique du covoiturage", détaille Audrey Pont, responsable des ressources humaines chez Engie. L'entreprise, qui compte plus de 5 000 personnes employées pour le projet Iter, se montre d'ailleurs particulièrement impliquée par les questions de déplacement et le covoiturage qui "permet de faire le lien entre les personnes et d'économiser".

D'autres salariés de chez STMicroelectronics témoignent : "Face à la pénurie, on a dû trouver des solutions pour aller au travail, nous avons organisé des groupes de trajet en fonction des lieux d'habitation. Notre entreprise nous a envoyé un mail pour faciliter l'organisation qui contenait un lien intranet. Lien ponctuel qui permet aux salariés d'une même commune de partager leur trajet domicile-travail-domicile", précisent Driss El Hachani et Abdé Boussalem qui font le trajet Marseille-Rousset ensemble depuis hier matin.

D'autres solutions sont envisagées. Maeva, étudiante qui vit à Venelles, a opté pour le bus pour se rendre à son stage situé à Aix-en-Provence. "J'ai toujours pris le bus, mais depuis que je suis en stage je préférais venir en voiture. Avec la pénurie d'essence, j'ai dû m'y remettre. C'est pratique mais le problème, c'est que la grève touche aussi les bus, seulement un sur deux est en service, ça ne facilite pas les choses !"

À défaut de pouvoir se déplacer à vélo, comme certains chanceux, le covoiturage apparaît comme la solution alternative alliant solidarité, économie, écoresponsabilité et lien social.