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VAUCLUSE Fontaine-de-Vaucluse : Cousteau « a failli mourir » lors de l’exploration du gouffre

Yannick PRAT - 22 oct. 2016 à 06:05 - Temps de lecture :
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Sorti en salle le 12 octobre dernier, le film “L’Odyssée” de Jérôme Salle retrace une partie de la vie du commandant Cousteau. L’occasion pour les Vauclusiens de retrouver celui que chacun connaît grâce à son mythique bonnet rouge mais qui a également exploré à deux reprises… la Fontaine-de-Vaucluse.

Roland Pastor, spéléologue et maire de Fontaine-de-Vaucluse, connaît bien le sujet.

« La Fontaine de Vaucluse a toujours été liée au tourisme et très fréquentée, dit-il. Le lieu était plus cultuel à l’époque, une iconographie importante en atteste. Depuis 1998, on y a retrouvé de nombreuses pièces de monnaie. »

En effet, 1600 pièces de monnaies, datées du Ier siècle avant Jésus-Christ au Ve siècle après Jésus-Christ ont été remontées au cours de plusieurs explorations. Certaines d’entre elles sont exposées au musée bibliothèque Pétrarque de la ville et valent jusqu’à 5.000 euros.

Cousteau a été le premier plongeur autonome

Outre ses vestiges antiques, la Fontaine-de-Vaucluse a fait l’objet de nombreuses explorations.

« En 1878, Nello Ottonelli, un scaphandrier marseillais, est descendu à 23 mètres de profondeur. On lui envoyait de l’air avec un système de pompe. On l’a remonté avec une corde. Il abandonnera une barque et celle-ci sera retrouvée par Négri, un autre scaphandrier de Marseille qui descendra à 30 mètres en 1936 » affirme Roland Pastor.

Des profondeurs modestes pour les explorateurs d’aujourd’hui mais importantes pour l’époque. Puis viendra le temps de Cousteau, premier plongeur autonome dans le gouffre.

En 1947, il l’explore et transporte son oxygène sur son dos et devient le premier plongeur autonome à explorer la Fontaine-de-Vaucluse.

Une seconde plongée vingt ans plus tard, à 108 mètres

« Il ira 20 mètres plus loin qu’Ottonelli (46 mètres de profondeur) et arrivera dans la salle de la cathédrale, plus de 80 mètres de large et 30 à 40 mètres de haut. Il a failli mourir au cours de son exploration. Cousteau était un militaire mais il utilisait un compresseur qui aspirait les gaz d’échappement et les mettait dans une bouteille. Il ne connaissait pas la décompression comme aujourd’hui et beaucoup de gaz se sont accumulés dans ses tissus sans qu’il ressorte de son organisme avant de revenir à la surface » indique le spéléologue.

En 1967, Cousteau reviendra mais fera, cette fois, plonger un appareil télécommandé qui descendra à 108 mètres alors que des plongeurs en scaphandre autonome atteindront 90 mètres.

Ce n’est qu’en 1985 qu’un engin d’exploration vauclusien se posera à 315 m de profondeur, ce qui constitue le terminus connu actuellement. Cousteau et son bonnet rouge, eux, voguaient depuis longtemps sur toutes les mers du globe.

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