POLITIQUE Jean-François Lovisolo : "Le PS est cliniquement mort"

Sa parole publique est désormais rare. Ancien premier secrétaire fédéral du PS, Jean-François Lovisolo est maire de la Tour-d’Aigues, conseiller départemental et président de l’Association des maires de Vaucluse. Interview.
Patrice PALAU - 23 sept. 2017 à 11:30 - Temps de lecture :
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Jean-François Lovisolo souhaite que le PS  ne soit “pas simplement dans l’opposition”.  Photo Le DL/Angélique SUREL
Jean-François Lovisolo souhaite que le PS ne soit “pas simplement dans l’opposition”. Photo Le DL/Angélique SUREL

Toujours socialiste ?

Oui, j’ai toujours ma carte du PS et je suis à jour de cotisation. Mais j’attends de savoir ce qui va sortir du congrès du Parti socialiste dans quelques mois. Je crois que c’est en mars.

Pourtant vous avez soutenu Emmanuel Macron lors de la présidentielle, et les candidats LREM aux législatives ?

C’est vrai, mais je n’ai pas adhéré à LREM car j’ai une histoire particulière avec le PS. J’attends donc de voir qui va porter le message du PS et quel message.

Selon vous, le PS n’est donc pas mort ?

Il a un groupe parlementaire mais le PS est cliniquement mort. Je pense qu’il peut se reconstruire en proximité avec le président de la République et son parti. On ne peut pas être simplement dans l’opposition comme Mélenchon.

Mais Emmanuel Macron n’est pas socialiste…

Non mais il a engagé des réformes que François Hollande voulait initier, même s’il y a des choses sur lesquelles on peut discuter.

Comme la baisse des dotations aux collectivités territoriales ?

Il y a cette baisse en effet, mais aussi la suppression des emplois aidés par exemple. Je regrette qu’on n’ait pas lissé les baisses sur 10 ans. Comme on ne peut pas diminuer le nombre d’agents comme ça, la seule solution pour les élus est de baisser la part des investissements. Mais là c’est brutal, rapide, et important en volume. C’est le service à la population qui est touché.

Emmanuel Macron est-il un bon président ?

Il a choisi de réformer pendant les 100 jours, et il a raison. En plus il n’y a pas de surprise par rapport à ce qu’il avait annoncé, comme la loi travail. Il ne nous a pas menti. Je trouve qu’il ne s’en sort pas trop mal dans un contexte compliqué.

Et le PS qui vend son siège historique, rue de Solférino à Paris, ça vous fait quoi ?

Ça fait état des difficultés financières du PS d’aujourd’hui. Symboliquement, c’est lourd, mais ils ont raison. Financièrement ça fera une bouffée d’oxygène pour un parti qui a du laisser des plumes dans la campagne présidentielle. Cette vente est le symbole de l’échec du PS aux élections nationales et locales. Une page d’histoire se tourne. Sur quoi, on ne le sait pas.