Parc du Luberon, séjour de la fourche à la fourchette

Pendant une semaine, une cinquantaine d’élèves de Pertuis ont découvert l’agriculture locale, la transformation artisanale des produits et la façon de les cuisiner, à travers le programme « De la fourche à la fourchette ». Un succès pour cette action du Projet Alimentaire Territorial, conduite par le PNR Luberon.

Ce vendredi après-midi, ils ne sont pas peu fiers d’apporter sur la table de la cour du château de l’Environnement de Buoux – qui les a accueillis pendant une semaine – tous les plats qu’ils ont imaginés et cuisinés eux-mêmes.

Belle table et  bons petits plats

Gaspacho au basalic ou au poivron, et aussi salades de pâtes aux tomates fraiches et oignons, ou encore jus de pommes-coing-betteraves, sans oublier le magnifique mandala de légumes. Un plat gratiné au four où les courgettes et pommes de terre rivalisent avec le butternut et la courge… Aussi beau qu’odorant (et savoureux, Bleu Tomate y a goûté) ! Et tous ont fait cuire leur pain.

Un apéro dinatoire est partagé avec les parents et tous les animateurs. C’est le moyen de mettre en pratique tout ce qu’ils ont appris durant ce séjour découverte « De la fourche à la fourchette ».

le Parc du Luberon à l'initiative du séjour de la fourche à la fourchette

Océane présente son plat, le mandale de légumes

Découverte gustative du territoire

 Les élèves y ont alterné randonnées, visites chez les professionnels mais aussi activités de jardinage ou défis culinaires… « On a appris à faire du pain avec le boulanger, comment les abeilles se reproduisent et font du miel, on est allés voir les chèvres… » raconte Océane, en classe de 4ème SEGPA au collège Marcel Pagnol à Pertuis. Avec son copain Jérémy, elle a cuisiné le mandala.

Grâce au Parc, les élèves ont découverts des produits locaux et la façon de les cuisiner

Esther et ses parents, tous ravis du séjour

Esther, en CM2 à l’école Marsily renchérit : « C’était bien. J’ai découvert les coings, les kakis et le melon d’Espagne. Et j’ai aimé faire la cuisine ». Christine et Philippe, les parents d’Esther, se réjouissent pour leur fille de cette découverte des senteurs, des savoirs et des produits. Et reconnaissent que le manque de temps les conduit un peu trop souvent à cuisiner « industriel ».

le Parc invite les élèves à cuisiner des produits locaux

Toasts, pain et salade cuisinés par les élèves

Véronique Froger, enseignante en CM2 tire aussi un bilan très positif du séjour. « Pour beaucoup, ça a été une vraie découverte. Ils ne connaissaient pas l’origine des produits et souvent ne voient pas leurs parents cuisiner. Et ça a marché ! Ils ont goûté à tout et ils ont aimé ».

Pari réussi, enfants conquis

Pour les élèves de SEGPA, même enthousiasme, avec en plus la notion de découverte des filières professionnelles et de responsabilisation auprès des plus jeunes. « C’était très animé, confirme Océane, mais les CM2 sont adorables ! ».

le Parc les a amené au magasin de producteurs pour les achats

Grand succès des brochettes de fruits locaux

« Ils ont fait les courses eux-mêmes au magasin de producteurs, Luberon Paysan d’Apt. Ils ont reconnu les légumes qu’ils ne connaissaient pas auparavant. Et la découverte des métiers, accessibles à côté de chez eux, a bien marché », ajoute Adeline Hippomène, responsable de la section SEGPA Alimentation-Services-Hygiène.

Cultiver et manger les légumes de l’école

La collaboration va se poursuivre entre les deux établissements scolaires de Pertuis, qui ont un projet commun depuis l’an dernier. Car le collège a une section horticole et un jardin, un carré potager et une serre. L’idée est que les élèves de l’école puissent aller y jardiner.

les animateurs du Parc du Luberon et du Château de l'Environnement de Buoux

L’ensemble des animateurs et intervenants au séjour « de la fourche à la fourchette »

Alors le séjour a renforcé la conviction des enseignants. « On a vu qu’il existe une vraie complémentarité entre eux, de l’entraide et du partage. Pour beaucoup, c’était l’apprentissage de la vie en collectivité », conclut Véronique Froger.

Une expérience à renouveler

Si l’éducation à l’alimentation est dans les programmes scolaires, rien de tel qu’un séjour sur le terrain pour imprégner les jeunes. A eux ensuite de sensibiliser leurs parents à la question de la production et de la consommation locale. C’est l’objectif du Parc Naturel du Luberon qui menait là une opération expérimentale. Vu le succès de ce coup d’essai, ce type de séjour devrait être reconduit.

A Noé, CM2, la conclusion sur ce séjour réussi : « Tout était bien, sauf maintenant, quand on doit partir » !


Pour aller plus loin

-Le Projet Alimentaire Territorial en Luberon (PAT)

Il est coordonné par le Parc Naturel Régional et le Groupement Régional CIVAM PACA. Objectif ? Permettre au plus grand nombre l’accès à une alimentation saine, locale et de qualité sur le territoire du Parc. Pour ce faire, 3 axes ont été définis :

-la mise en synergie des acteurs primaires (producteurs, restaurateurs)

-la diversification de l’offre de produits locaux et de qualité avec de nouveaux acteurs (commerçants, prestataires du tourisme, transformateurs…) ,

-l’éducation et la sensibilisation aux questions agriculture-alimentation-santé du public adulte et scolaire.

Le PAT du PNR Luberon a été lauréat cette année du Programme National pour l’Alimentation du Ministère de l’Agriculture. Le PNR est engagé dans la transition agricole et alimentaire en Luberon.

Les partenaires techniques du PAT en Luberon sont Bio de Provence-Alpes-Côte d’Azur et les chambres d’agriculture des Alpes de Haute Provence et de Vaucluse. Mais aussi les associations « Au Village » de Cavaillon, » Au Maquis » de Lauris, et Vacances Léo Lagrange à Buoux. Ainsi que les Centres Permanents d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE) des Alpes de Haute Provence et des Pays de Vaucluse.

 -Le château de l’Environnement de Buoux

C’est un centre de séjours et de découvertes, au cœur du Luberon et d’un riche patrimoine culturel et naturel. Il accueille chaque année une cinquantaine de classes. Faune, flore, paysage, géologie, eau… Autant de thèmes au programme des scolaires qui peuvent être expérimentés sur le terrain. Le recrutement se fait sur toute l’Académie et est financé par l’Etat et la Région PACA.