L'accent marseillais va-t-il disparaître ?

« La Provence » relaie une étude qui s'intéresse à l'influence de la gentrification de la ville et des « néo-Marseillais » sur le parler de la cité phocéenne.

Par 6Medias

L'accent fait partie du paysage de Marseille au même titre que son vieux-port.

L'accent fait partie du paysage de Marseille au même titre que son vieux-port.

© ONLY FRANCE

Temps de lecture : 2 min

L'accent marseillais est peut-être le plus connu des différents accents français, célébré de Pagnol à IAM en passant par Fernandel, mais il pourrait bien être en voie d'extinction dans la deuxième ville française. Pendant cinq ans, deux universitaires, Médéric Gasquet-Cyrus et Jean-Michel Géa, ont travaillé sur l'évolution du langage alors que la population de la ville se métamorphose. Une étude qui a donné le numéro 162 de la revue Langage & Société, intitulée « Marseille, entre gentrification et ségrégation langagière » et dont La Provence se fait l'écho.

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Ils ont regardé comment les « néo-Marseillais », équivalent des bobos parisiens, ont influencé la manière de parler des « vrais Marseillais ». « Attirés par le mode de vie méditerranéen, la mixité et le développement de la ville (...) Ils ont une vision très positive de Marseille, mais leur réseau social est prioritairement tourné vers d'autres néo-Marseillais », explique à La Provence Médéric Gasquet-Cyrus. L'universitaire explique qu'ils s'intéressent aussi à la gentrification, mais « nous complétons cette approche d'un point de vue sociolinguistique, en nous interrogeant sur les inégalités qui peuvent en découler ».

Stéréotype du Marseillais

Les deux chercheurs notent que les langages s'influencent dans les deux sens. « Car s'ils vivent dans un monde globalisé, les gentrifieurs sont aussi très demandeurs de culture locale, qu'elle touche à la gastronomie, aux traditions ou au langage ». Et le quotidien de noter que si le Petit Train propose aux touristes des visites commentées avec « la voix d'un vrai Marseillais », le bus à impériale Colorbüs a fait lui le choix opposé. Malgré l'évolution de l'urbanisme, l'accent marseillais reste ancré dans la culture populaire comme indissociable du stéréotype du natif de la cité phocéenne, pour le meilleur comme pour le pire. En témoigne, note La Provence, le parler « avé l'assent » des candidats de l'émission de télé-réalité Les Marseillais.


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Commentaires (18)

  • Rotondo

    Il y a pourtant belle lurette que l’accent vulgaire et le vocabulaire grossiers des quartiers Nord a enseveli celui du vieux port de Pagnol...
    voir en Quelques bobos les porteurs de ce changement résulte de l’aveuglement volontaire.

  • sergio46

    Putainnng !

  • Shivakalidancer

    Je ne voudrais pas cracher dans la soupe est gâcher la journée de tous ces scientifiques bien au chaud et heureux de vivre mais il me semble qu’ils sont passés à côté du sujet... Est bien à côté.
    Ce qui risque à terme de détruire l’accent marseillais ce n’est pas tant la gentrification que le changement d’habitudes de langage conséquence d’une modification de la structure ethnologique de Marseille. Qu’il est possible d’apprécier juste en sortant du labo.
    Alors certes si les paroles sont a peu près les mêmes la structure mélodique de la phrase a totalement changée avec substitution du « heing heing » Pagnolesque par le « wouah wouah ».
    Faire une étude sur ce sujet tout en passant sous silence ce fait est un manque flagrant de rigueur et frise la malhonnêteté intellectuelle pour sure que cela fera beaucoup rire jour.
    Une telle étude devrait valoir a ce « scientifique » manifestement engagé un retour a ses chères etudes... Pour completer sa formation.