Pertuis entre en lutte contre les locaux vacants

Afin de remédier à la présence de surfaces vides dans la Zac Saint-Martin, comme en centre-ville, une taxe a été instituée pour 144 espaces repérés.

Afin de remédier à la présence de surfaces vides dans la Zac Saint-Martin, comme en centre-ville, une taxe a été instituée pour 144 espaces repérés.

Photo illustration LP

Pertuis

Une taxe sur les friches commerciales a été mise en place pour inciter les propriétaires à louer ou vendre ces surfaces

C'est un des enjeux pour les villes moyennes : maintenir une dynamique commerciale. Chacune tente de mettre place des solutions diverses, telles que des boutiques à l'essai, des espaces partagés pour les artisans, des coups de pouce pour l'installation... Et parmi ces leviers d'actions, la Ville a validé, lors du dernier conseil municipal mercredi 19 septembre, une liste de locaux redevables de la taxe annuelle sur les friches commerciales.

Rentrent dans ce cadre les locaux inoccupés depuis au moins deux ans, que ce soit des immeubles de bureaux à usage commercial ou agricole, des aires de stationnement, des centres commerciaux, des lieux de dépôt ou stockage. "L'objectif est de dissuader les propriétaires de laisser leurs locaux, pouvant permettre une activité économique, à l'abandon. C'est une manière de les inciter à les mettre en vente ou en location et pour certains, de fait, à baisser leur tarif ", expliquait le premier adjoint, Henri Lafon. Sur l'année 2018, la Ville a recensé 233 locaux et transmis cette liste aux services fiscaux de l'État. 144 ont été effectivement classés parmi les friches, 102 entrent dans le cadre de la taxe et finalement, 83 devront s'acquitter de celle-ci.

Car certains critères permettent aux propriétaires d'être exonérés. Pour ce faire, ils doivent apporter la preuve d'une absence d'exploitation de leur local indépendante de leur volonté, d'une succession, d'une incapacité de faire les travaux nécessaires à l'exploitation du local, de démarches suffisantes pour la mise en location, de l'enclenchement de travaux pour l'exploitation ou du fait que le local relève d'une autre imposition. " Les personnes recevront un avis d'imposition et cela incitera sans doute à répondre aux questions des services financiers car nombre n'ont pas répondu et ainsi peut-être préféreront-ils à l'avenir payer la CFE plutôt que cet impôt", poursuit l'élu. Si cette taxe a pour vocation d'être un électrochoc, elle n'a pas vocation à être une fin en soi.

Pour Annie Amarouche, déléguée au développement économique, il s'agit aussi d'apporter un soutien et un accompagnement à ces propriétaires. "Cette action a déjà eu des répercussions. Si je prends l'exemple de la rue Colbert, certains commerces vont rouvrir prochainement. Il restera cinq grands espaces, plus grands, qui ne sont pas encore loués", précise-t-elle. Restant lucide quant à la difficulté de maintenir le commerce de proximité en activité, elle reste convaincue que la multiplication de ce type d'actions et de communication, conjuguée au travail mené par l'association des commerçants, permet de limiter la désertification.

Quant au montant global du produit de la taxe, il devrait être connu d'ici quelques mois.