Pertuis - Des vignes et des hommes : près de 100 ans de passion
Par Aurélie BIAGINI
Julien, le petit-fils, suit avec attention les consignes transmises par son grand-père André Hourse.
Photos A.Bi.
Pertuis
À 83 ans, André Hourse soigne ses vignes plantées en 1922
L' histoire n'est pas près de s'arrêter. La tête enfouie dans les feuilles de ses vignes, sécateur en main, il est toujours sur le pont. À 83 ans, André Hourse a cette même passion chevillée au corps pour le monde de la viticulture. Mais il est une récolte qui est toujours aussi spéciale à ses yeux et chère à son coeur : celle de grappes de raisins issues de ceps dont les racines plongent dans l'histoire du terroir pertuisien. "C'est mon arrière-grand-père, André Morenon, qui a planté ces vignes en 1922 sur ce secteur que l'on appelle Bastide Neuve (sur la route de la Tour d'Aigues, Ndlr)", explique le viticulteur qui vendange encore certaines parcelles à la main.
Il reste encore quelques rangées de ces cépages bientôt centenaires d'Ugni blanc et d'Alicante Bouschet. "Les rangées sont trop éloignées les unes des autres pour pouvoir y passer avec le tracteur. Alors on continue ce travail manuel. Puis il faut dire que les plus anciennes n'apprécieront pas le passage à la mécanique", complète-t-il. Pourtant, ces magnifiques spécimens, hauts sur pied, ont vu défiler de nombreuses saisons et ne semblent pas prêts à plier sous le poids des années.
Et c'est justement parce qu'elles sont encore choyées par la main du viticulteur qu'elles produisent toujours. "La machine divise par trois la durée de vie des vignes. André est le dernier à avoir encore de telles vignes dont les fruits apportent une complexité aromatique unique. Administrateur et président de la cave pendant quinze ans, il a transmis son savoir-faire et ses connaissances", confie l'ancien directeur de la cave coopérative des Bons Sachants, Yves Sauvan. Ce patrimoine viticole, André Hourse est surtout fier de pouvoir transmettre à une sixième génération de récoltant.
"C'est mon arrière grand-père, André Morenon, qui a planté ces vignes en 1922."
Car son petit-fils, Julien, a décidé du haut de ses dix-sept ans de suivre les pas de son grand-père. Actuellement en formation bac pro dans un lycée agricole de Saint-Maximin, il compte bien poursuivre sa formation pour faire perdurer cette tradition. "J'ai tout appris de mon grand-père. Les gestes, la technique et il m'a donné le goût du travail en plein air", sourit le jeune homme qui ne compte déjà pas ses heures.
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