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8.000 personnes à la "marche de la colère" entre la rue d'Aubagne et la mairie de Marseille

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La "marche de la colère" organisée ce mercredi 14 novembre par le "Collectif du 5 novembre" a réuni 8.000 personnes à Marseille, 10 jours après l'effondrement des immeubles rue d'Aubagne. Devant l'hôtel de ville, la tension est montée entre les manifestants et les forces de l'ordre.

Des centaines de manifestants ont participé à cette marche de la colère
Des centaines de manifestants ont participé à cette marche de la colère © Radio France - Laurent Grolée

Dix jours après l'effondrement d'immeubles délabrés qui a fait huit morts à Noailles, le cœur populaire de Marseille, des milliers de manifestants "en colère" ont défilé mercredi entre la rue d'Aubagne, où a eu lieu le drame, et l'hôtel de ville. Ils étaient 8.000 selon la préfecture de police. Des débordements ont eu lieu dans la soirée, devant la mairie. 

"Sang sur les mains, menottes aux poignets", "Élus, responsables, que la justice passe" : ces pancartes donnaient le ton, au départ de la "marche de la colère" organisée mercredi en fin d'après-midi, à l'appel du Collectif du 5 novembre, date de l'effondrement de plusieurs immeubles vétustes du quartier de Noailles.  

Gaz lacrymogènes contre fumigènes

Au slogan de "Gaudin assassin", les manifestants ont commencé à descendre la rue d'Aubagne vers l'hôtel de ville, sur le Vieux-Port, en brandissant les portraits de plusieurs des huit victimes du drame, cinq hommes et trois femmes. Alors que la manifestation était jusque-là bon enfant, la tension est montée quand les manifestants se sont heurtés au cordon des forces de l'ordre interdisant l'accès à l'hôtel de ville. Fumigènes, pétards et jets de canettes ou de barrières côté manifestants, gaz lacrymogènes de l'autre : le face-à-face est devenu peu à peu de plus en plus houleux, alors que le cortège tardait à se disperser. 

Selon la préfecture de police, cinq personnes ont été interpellées lors de ces échauffourées.  Vers 21h, alors que la plupart des manifestants étaient partis, 200 à 300 personnes continuaient d'occuper le pavé face à la mairie, avant d'être peu à peu dispersées sans ménagement par les forces de l'ordre. 

Très critiqué depuis le drame, Jean-Claude Gaudin, aux commandes de la ville depuis 1995, a pour la première fois reconnu dimanche n'avoir "pas assez fait" pour lutter contre l'habitat insalubre, au lendemain d'une marche blanche, qui a rassemblé des milliers de Marseillais lançant des appels à la démission du maire, déjà sous les balcons de l'Hôtel de ville.

Des experts venus de Paris et des perquisitions

Dans un courrier adressé mardi au maire de Marseille et à la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence et du département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal,, les ministres du Logement, Julien Denormandie, et de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, ont proposé l'accompagnement de l'État, notamment pour la mise en sécurité des bâtiments, via un diagnostic mené "sans délai", et pour une "lutte sans merci contre les marchands de sommeil". "Il apparaît opportun de mettre rapidement en oeuvre le protocole de lutte contre le logement indigne conclu (...) en décembre 2017", soulignait notamment ce texte, tout en précisant qu'il ne s'agissait pas "de faire depuis Paris à la place des collectivités." 

Dès mardi, une série de perquisitions a été menée dans différents services de la mairie de Marseille et au siège de Marseille habitat, bailleur social propriétaire d'un des immeubles effondrés, dans le cadre de l**'enquête préliminaire** ouverte par le parquet de Marseille pour connaître les causes de l'effondrement et établir d'éventuelles responsabilités.

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