FINALES NBA - Le Miami Heat étouffe les Denver Nuggets et égalise

Miami ne s’arrête décidément pas de surprendre. Contrairement aux trois séries précédentes contre Milwaukee, New York puis Boston, le Heat n’a pas gagné le Game 1 des finales NBA contre les Nuggets. Mais les Floridiens se sont tout de même imposés à Denver en décrochant in-extremis le Game 2 (111-108). C’est un sacré exploit puisque Nikola Jokic (41 points) et ses coéquipiers ne s’étaient pas encore inclinés sur leur parquet depuis le début des playoffs. En gagnant à l’extérieur, l’équipe de South Beach a rétabli l’équilibre et elle a même repris l’avantage du terrain en attendant de disputer les deux prochaines rencontres à domicile.

Ce Game 2 ne s’est vraiment pas joué à grand-chose. La dernière tentative à trois-points de Jamal Murray, celle qui aurait pu permettre aux siens d’arracher une prolongation, a ricoché sur le cercle. Mais même si le score final est serré, les joueurs d’Erik Spoelstra ont globalement plutôt bien maîtrisé leur sujet. Ils peuvent justement remercier leur coach, dont les ajustements ont payé. Le tacticien a eu du flair en relançant Kevin Love, non utilisé sur le premier match et finalement titulaire dimanche soir. L’ancien All-Star a apporté de la taille – ce qui manquait cruellement à Miami il y a trois jours – et son expérience. Il a capté 10 rebonds en 22 minutes.

Mais le principal changement, c’est la façon dont le Heat a défendu sur Jokic. Spoelstra a demandé à ses joueurs d’alterner entre une défense de zone et une défense individuelle. Le Serbe a su répondre en allant marquant ses points, notamment 18 dans le seul troisième quart-temps, mais la dureté physique du Heat l’a gêné et l’a frustré. Miami l’a écarté de ses spots de prédilection en l’empêchant de dicter le jeu depuis le poste haut. Surtout, il a été ainsi écarté de ses camarades et n’a distribué que 4 caviars. Il y avait nettement moins de mouvement en attaque à Denver. D’ailleurs, les Nuggets ont perdu 13 ballons et ils ont fini avec 23 passes décisives, soit 6 de moins que lors du match précédent.

Les hommes de Michael Malone ont tout de même été devant pendant une grande partie du match. C’est paradoxalement sans leur superstar qu’ils ont creusé le premier écart en punissant la zone du Heat au cours du deuxième quart-temps. Quatre paniers primés inscrits quasiment consécutivement ont permis aux Nuggets de prendre jusqu’à 15 longueurs d’avance (50-35). Mais Miami a passé un 12-2 en l’espace de 3 minutes pour recoller à 6 points (57-51) à la pause. La deuxième période a été beaucoup plus hachée, avec du jeu lent, des fautes et de la frustration qui s’est installée progressivement à Denver. Jokic a donc marqué 18 de ses 41 points dans le troisième quart-temps mais en devant batailler sur chaque action. Ses coéquipiers sont eux sortis de leur rythme.

C’est là où Spoelstra a été génial : Il a remis une zone au début du quatrième quart-temps. Sauf qu’il n’y avait plus un shooteur pour faire la différence en face. Le Heat, à l’inverse, s’est reposée sur son adresse extérieure (17 sur 35 à trois-points) pour reprendre le dessus. Duncan Robinson a attaqué le money time très fort en enchaînant 8 points de suite, avec justement deux paniers primés (85-83). C’est ensuite Gabe Vincent (23 points) qui a redonné l’avantage à Miami, encore sur un tir lointain. Jimmy Butler, jusqu’alors discret au scoring mais excellent à la création, a mis quelques paniers importants pour creuser l’écart. Il a fini avec 21 points et 9 passes.

Le Heat a mené de 12 points avant de subir un 11-2 en toute fin de partie. Mais les Nuggets ont mis beaucoup trop de temps à se remettre dans le rythme à trois-points. Le mal était déjà fait, même s’ils ne sont pas passés loin d’égaliser. Ça fait donc une victoire partout. Pour la première fois, Jokic et ses partenaires ont été sortis de leur zone de confort. Il sera intéressant de suivre leur réaction lors du Game 3, dans la nuit de mercredi à jeudi.