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Contamination aux « polluants éternels » dans la région lyonnaise : le groupe chimique Arkema mis en accusation

L’industriel est attaqué en justice par dix associations et trente-sept riverains de l’usine de Pierre-Bénite, dans la « vallée de la chimie », alors qu’une enquête de France 3 révèle la présence élevée de PFAS dans le sang d’habitants et de salariés.

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Publié le 05 juin 2023 à 06h55, modifié le 06 juin 2023 à 07h20

Temps de Lecture 4 min.

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L’usine Arkéma de Pierre-Bénite (Rhône), le 10 mai 2023.

Tom Pré est un père « en colère ». Son fils a 2 ans. A l’âge de 1 an, il a dû subir une ablation totale d’un testicule après un diagnostic de tumeur. Tom Pré habite à Saint-Laurent-d’Agny, une petite commune du Rhône proche de la « vallée de la chimie », au sud de Lyon, la zone de France la plus polluée aux PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées).

Depuis qu’il a appris, quelques mois auparavant, que l’eau de sa commune était contaminée par ces composés chimiques ultratoxiques et ultrapersistants dans l’environnement, il ne peut s’empêcher de faire le lien avec la maladie de son petit garçon : « On n’a pas de certitude, mais on sait que l’exposition aux PFAS multiplie par dix le risque de développer un cancer du testicule. »

Tom Pré n’est pas le seul en colère. Trente-sept riverains de la vallée de la chimie (dont seize enfants) et dix associations et syndicats ont décidé d’attaquer en justice pour mettre un terme à cette pollution. Ils ont déposé un recours en référé pénal environnemental au tribunal judiciaire de Lyon, le 25 mai, a appris Le Monde, contre le groupe chimique Arkema, à l’origine d’importants rejets de PFAS dans le Rhône.

« Plus de 350 000 personnes concernées »

« Nous choisissons une procédure d’urgence afin de faire cesser au plus vite les rejets de PFAS dans le Rhône par Arkema et de mesurer l’ampleur de la contamination par de nouveaux prélèvements, et ceci aux frais du pollueur », indique Camille Panisset, la secrétaire générale de la branche lyonnaise de l’association Notre affaire à tous, à l’initiative de la procédure. L’ONG, à l’origine d’un premier recours il y a un an, estime que ce sont « plus de 350 000 personnes qui seraient concernées par ce scandale sanitaire et environnemental ».

Le « scandale » éclate en mai 2022 lorsqu’une enquête diffusée dans l’émission « Envoyé spécial », sur France 2, détecte des taux élevés de « polluants éternels » dans l’air, les sols (le stade de la commune de Pierre-Bénite), ou encore le lait maternel (des jeunes mères font aujourd’hui partie des plaignants), aux alentours d’Arkema, qui rejette d’importantes quantités de PFAS dans le Rhône depuis des décennies.

C’est le branle-bas de combat autour de Pierre-Bénite, où sont installées l’usine d’Arkema et celle de Daikin, également producteur de PFAS. L’agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes recherche les PFAS… Et en retrouve partout.

A quinze kilomètres en aval, les usines de traitement des eaux de Grigny et de Ternay, qui desservent 208 000 foyers, sont touchées. Les concentrations dépassent régulièrement la valeur réglementaire (0,1 microgramme – μg – par litre) dans l’eau potable de plusieurs communes du sud de Lyon telles Saint-Symphorien-d’Ozon ou Saint-Laurent-d’Agny, où vit la famille de Tom Pré.

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