C’est un changement majeur pour le monde du logement. Elisabeth Borne va acter la fin du dispositif d’investissement locatif Pinel, dans le cadre des mesures de soutien au logement qu’elle va annoncer lundi 5 juin. Le Pinel ne sera donc pas prolongé au-delà de 2025. Le premier dispositif de ce type, la loi Méhaignerie, date de 1984. Et, depuis lors, un système de ce type a toujours existé, avec le Périssol, suivi du Besson, du Scellier, du Duflot pour finir avec le Pinel. L’objectif était d’inciter les particuliers à investir dans des logements neufs, de les louer, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux. Avec un double avantage: soutien au secteur de la construction et création d’une offre de location large.

Depuis plusieurs années, cependant, Bercy pointait le coût exorbitant d’un tel dispositif pour les finances publiques au regard de ses avantages. «Nous devons approfondir le sujet du Pine, qui à mes yeux, n’a pas fait la preuve de son efficacité au cours des mois passés,» avait expliqué Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, au congrès de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), la semaine dernière. La décision était, en réalité, déjà prise.

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Le gouvernement ne compte pas abandonner le secteur du logement intermédiaire, le segment visé par le Pinel, mais il va le faire par les biais des investisseurs institutionnels plutôt que les particuliers. À cette fin, CDC Habitat et Action Logement vont être mis rapidement à contribution. Le premier va lancer un programme d’achat de 1.7000 logements et le second de 30.000 logements en visant spécifiquement ce t en visant principalement ces logements intermédiaires.

Par la suite, le gouvernement compte sans doute sur les institutionnels privés. Ce qui ne va pas rassurer les promoteurs immobiliers, et le monde de la construction. L’intérêt du privé est en effet lié aux taux d’intérêts. Lorsqu’ils sont proches de zéro, le logement trouve grâce à leurs yeux car il rapporte un peu plus et s’avère très peu risqué. En revanche, quand les taux remontent, de nombreux autres investissements leurs semblent plus attrayants. Depuis quelques mois, les institutionnels avaient d’ailleurs quasiment disparu du paysage du logement.

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