Un blindé de l'armée ukrainienne près de Bakhmout (est de l'Ukraine)

Un blindé de l'armée ukrainienne près de Bakhmout (est de l'Ukraine)

afp.com/ANATOLII STEPANOV

L'Ukraine a confirmé, ce lundi 5 juin, mener des "actions offensives" dans certains secteurs du front, revendiquant des gains près de la ville dévastée de Bakhmout dans l'est, tout en minimisant l'échelle de ces attaques que Moscou a affirmé avoir repoussées.

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"Le secteur de Bakhmout reste l'épicentre des hostilités. Nous y avançons sur un front assez large. Nous remportons des succès", a indiqué sur Telegram la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar. "Le secteur de Bakhmout reste l'épicentre des hostilités. Nous y avançons sur un front assez large. Nous remportons des succès et occupons les hauteurs dominantes. L'ennemi est sur la défensive", a ajouté Ganna Maliar.

Une "offensive de grande envergure" ukrainienne repoussée, selon la Russie

La Russie a affirmé de son côté ce lundi avoir repoussé des offensives d'envergure dans l'est et le sud de l'Ukraine, affirmant avoir infligé des lourdes pertes humaines et matérielles aux Ukrainiens.

"L’ennemi n’a pas atteint son but, il n’a pas réussi", a ajouté le ministère russe, accompagnant son annonce d’une vidéo montrant ce qui est présenté comme des blindés ukrainiens filmés depuis les airs en train d’être détruits par les forces russes. Selon la même source, l’armée ukrainienne aurait mené cette attaque au moyen de six bataillons mécanisés et de deux bataillons de chars.

Le chef du groupe Wagner accuse une unité russe d’avoir attaqué ses hommes

Le chef de l’organisation paramilitaire Wagner a affirmé ce lundi avoir fait prisonnier un officier russe dont l’unité aurait attaqué ses hommes, une énième illustration des tensions entre ce groupe armé et les forces régulières russes.

"Le 17 mai, des hommes du ministère (russe) de la Défense ont été aperçus en train de procéder au minage de routes à l’arrière des positions des unités Wagner", a écrit Evgueni Prigojine, selon son service de presse, dans un rapport adressé à ce ministère. "Les combattants de Wagner qui ont procédé au déminage ont été attaqués par des tirs en provenance des positions du ministère de la Défense", d’après la même source.

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"Une enquête est en cours et plusieurs faits ne peuvent pas être rendus publics mais je mets ici ce rapport initial et des preuves vidéo de ce qui s’est réellement passé là-bas", a dit Evgueni Prigojine, en conflit ouvert avec le commandement de l’armée régulière russe, dans un message audio accompagnant le texte.

Le patron de Wagner a également diffusé la vidéo de l’interrogatoire d’un officier russe, fait prisonnier, qui se présente comme "commandant de la 72e brigade motorisée, le lieutenant-colonel Roman Vinevitenov". Dans cette vidéo, l’homme avoue "avoir attaqué" Wagner, ajoutant avoir agi "en état d’ébriété, guidé par une animosité personnelle".

Dans la région de Belgorod, des combattants ukrainiens repoussés…

Dimanche, des combats ont également pris place dans la région russe de Belgorod, frontalière avec l’Ukraine, entre l’armée russe et des combattants russes pro-ukrainiens, selon le gouverneur régional. L’armée russe a affirmé avoir repoussé un "groupe de sabotage composé de terroristes ukrainiens" qui cherchait à franchir la frontière. "L’ennemi a été touché par notre artillerie. Il s’est dispersé et a battu en retraite", a écrit l’armée dans un communiqué.

Ces combats font suite à une incursion de forces pro-ukrainiennes dans la région de Belgorod le mois dernier, qui a contraint Moscou à utiliser son artillerie et ses forces aériennes sur son propre sol. La violation de la frontière a été revendiquée par des groupes de nationalistes russes anti-Kremlin. Les villages proches de la frontière ont été intensément bombardés par l’Ukraine depuis une semaine, forçant des milliers de personnes à fuir vers Belgorod, la grande ville de la région. L’Ukraine n’a jamais revendiqué les attaques sur le sol russe, mais le conseiller présidentiel Mykhaïlo Podoliak a déclaré dimanche que la situation dans les zones frontalières "devrait être considérée comme l’avenir de la Russie".

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Des prisonniers russes capturés

Ces combats ont éclaté dans le village frontalier de Novaïa Tavoljanka, a indiqué sur Telegram le gouverneur de Belgorod, Viatcheslav Gladkov. Ces agresseurs, qu’il a qualifiés de combattants russes engagés aux côtés de Kiev, auraient capturé des prisonniers et proposé un échange.

L’un de ces groupes pro-ukrainiens, la "Légion liberté pour la Russie" a assuré transférer les prisonniers qu’elle détient aux autorités ukrainiennes, qui organisent régulièrement des échanges de prisonniers avec les forces russes. C’est la première fois qu’un responsable russe admet que des combattants russes ont été capturés sur le territoire même de la Russie, après plus de 15 mois de combats en territoire ukrainien.

Deux civiles et une fillette tuées, cinq enfants blessés

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Depuis plusieurs jours, les combats s’intensifient dans la région. Les autorités ukrainiennes ont déclaré que des tirs russes avaient tué dimanche deux femmes civiles de 62 et 74 ans dans la ville de Vovchansk, près de la frontière. Près de la ville ukrainienne de Dnipro, à 300 kilomètres au sud-ouest de Belgorod, le corps d’une fillette de deux ans avait aussi été retiré des décombres d’un immeuble touché par un bombardement russe sur une zone résidentielle. Sa mère restait encore restait en soins intensifs dimanche soir.

Parmi les 22 personnes blessées lors de cette frappe selon les autorités, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué que se trouvaient cinq enfants. Dans son adresse quotidienne au pays, il a indiqué que trois garçons âgés de six, onze et quinze ans se trouvaient à l’hôpital dans un "état grave". "Beaucoup d’entre eux auraient pu devenir des érudits, des artistes, des champions sportifs et contribuer à l’histoire de l’Ukraine. Ils ont été victimes des missiles et de la haine de l’ennemi", a-t-il tweeté en référence aux 500 enfants ukrainiens morts comptabilisés par le pays depuis le début du conflit.

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