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Multiples interpellations à Hongkong, où le souvenir de la répression de Tiananmen n’est plus toléré

Plus d’une vingtaine depersonnes ont été arrêtées samedi et dimanche dans le quartier de Causeway Bay, où la police a tenté d’empêcher les plus timides gestes d’évocation du 4 juin 1989.

Par  (Hongkong, correspondance)

Publié le 05 juin 2023 à 09h19, modifié le 05 juin 2023 à 11h25

Temps de Lecture 2 min.

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Interpellation près du  parc Victoria, lors des commémorations du massacre de 1989 à Tiananmen (Chine), à Hong Kong, le 4 juin 2023.

Pour avoir eu en main un exemplaire du livre intitulé Le 35 mai, date ironique faisant référence au 4 juin (31 mai plus quatre jours) composée pour échapper à la censure chinoise, un jeune homme a été embarqué par la police, dimanche après-midi 4 juin à Hongkong, ainsi qu’une vingtaine d’autres personnes, militants prodémocratie connus et inconnus. Cinq mille policiers avaient été déployés dans le quartier commerçant de Causeway Bay. Des dizaines de véhicules, dont quelques blindés très sophistiqués encore jamais vus par le public, bordaient les axes tout autour du parc Victoria. Le lieu est symbolique des veillées de commémoration du 4 juin 1989, date du massacre des étudiants chinois autour de la place Tiananmen, à Pékin.

Lire aussi le reportage : Article réservé à nos abonnés A Taïwan, l’exil tourmenté des Hongkongais

La police a indiqué avoir interpellé 23 personnes, onze hommes et douze femmes, âgés de 20 à 74 ans, dont la plupart ont été remis en liberté depuis. Parmi elles, Chan Po-ying, présidente du parti d’opposition la Ligue des sociaux-démocrates, « Mamie Wong », manifestante impénitente du mouvement antigouvernemental, Mak Yin-ting, l’ancienne présidente de l’association des journalistes de Hongkong, plusieurs anciens organisateurs de la veillée, ainsi que des Hongkongais lambda, comme cette femme dont le tee-shirt portait simplement l’inscription « Conscience » en caractères chinois. La veille, l’artiste SanMu avait été interpellé dans le même quartier. Escorté par plusieurs dizaines de policiers, il avait crié au public : « Hongkongais, n’ayez pas peur ! N’oubliez pas le 4 juin ! » Les consulats représentant les Etats-Unis et l’Europe ont placé des chandelles à leurs fenêtres, alors que le Canada, le Royaume-Uni et l’Australie ont mis en ligne des messages appelant Pékin à faire la lumière sur cet événement tabou en Chine.

Rassemblement interdit

La date du 4 juin 1989 marque la nuit où l’armée chinoise est intervenue autour de la place Tiananmen pour mettre un terme aux mois de mobilisation des étudiants qui réclamaient plus de démocratie et de libertés. A Hongkong, cet anniversaire est immédiatement devenu l’une des dates les plus importantes du calendrier de la société civile, et la rétrocession à la Chine en 1997 n’a pas interrompu cette tradition. Organisées par l’Alliance de Hongkong en soutien aux mouvements démocratiques et patriotiques de Chine et autorisées par la police jusqu’en 2019, ces veillées rassemblaient parfois plusieurs centaines de milliers de personnes. Mais le rassemblement a été interdit pour la première fois en trente ans en 2020, pour cause de Covid-19, puis de nouveau en 2021 et 2022. L’Alliance s’est en outre autodissoute en 2021, la plupart de ses responsables sont en prison, notamment l’avocate Chow Hang-tung, ancienne vice-présidente de l’organisation, qui a entamé une grève de la faim de trente-quatre heures, pour marquer le 34e anniversaire de la répression, ce qui lui a valu d’être placée à l’isolement.

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