Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les négociations climatiques reprennent, sur fond de crise de crédibilité de la présidence émiratie de la COP28

Les représentants de près de 200 pays se réunissent à Bonn (Allemagne), du 5 au 15 juin, pour préparer la conférence sur le climat de décembre. Au centre des débats : la fin des énergies fossiles et l’élaboration d’un nouveau fonds pour les pertes et dommages.

Par 

Publié le 05 juin 2023 à 10h34, modifié le 29 août 2023 à 12h42

Temps de Lecture 5 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

 Ahmed Al-Jaber, ministre de l’industrie émirati et PDG de la compagnie nationale pétrolière Abu Dhabi National Oil Company, est le président de la COP28. A Berlin, le 3 mai 2023.

C’est une session technique, qui se tient chaque année à Bonn, en Allemagne, pour préparer la 28e conférence mondiale sur le climat. Un rendez-vous dont aucune décision politique n’est attendue, puisque ni les chefs d’Etat ni les ministres ne font le déplacement. Mais, cette année, les négociations climatiques intermédiaires, du 5 au 15 juin, en présence des représentants de près de 200 Etats, devraient être particulièrement scrutées. D’abord, parce qu’elles doivent labourer le terrain pour la COP28, une grand-messe cruciale qui aura lieu à Dubaï (Emirats arabes unis) en décembre. Ensuite, parce qu’elles s’ouvrent dans un contexte de fortes tensions et de défiance extrême à l’égard du président de la conférence, Sultan Ahmed Al-Jaber, ministre de l’industrie émirati et PDG de la compagnie nationale pétrolière Abu Dhabi National Oil Company.

Jamais le président d’un groupe pétrolier – ni même celui d’une entreprise – n’avait exercé la responsabilité de chef d’orchestre des négociations climatiques. Une double casquette qui pose question, alors que le réchauffement est principalement causé par la combustion d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). De manière inédite, plus de 130 parlementaires européens et membres du Congrès américain ont appelé à sa démission et à « limiter l’influence » de l’industrie fossile dans les cénacles climatiques, dans une lettre publiée le 23 mai. Près de 2 000 ONG avaient déjà énoncé une requête similaire. « La crédibilité de la présidence et plus largement de la COP est remise en question avec un tel conflit d’intérêts », prévient Gaïa Febvre, responsable des politiques internationales au Réseau Action Climat.

La pilule est d’autant plus difficile à avaler que, dans un monde confronté à la multiplication des catastrophes climatiques, la question de la sortie des énergies fossiles est devenue centrale et devrait dominer les débats de Bonn comme ceux de la COP28. L’an dernier, à la COP27, en Egypte, les pays avaient échoué à s’engager sur cette voie. Plusieurs dizaines d’Etats poussent toujours pour cet objectif, notamment les Européens ou les petites îles, mais les pays pétroliers s’y opposent.

« Deux semaines pour sauver la COP28 »

Début mai, Sultan Al-Jaber a suscité des inquiétudes parmi les observateurs, en défendant un objectif d’« élimination des émissions des énergies fossiles » et non pas des combustibles directement. Une subtilité de langage qui laisse la porte ouverte à la poursuite de leur utilisation à condition de les adosser à des technologies de captage et de stockage du CO2 – des solutions coûteuses, dont le déploiement à grande échelle reste très incertain.

Il vous reste 67.17% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.