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Inde : la tragédie de Balasore révèle les défaillances dans la maintenance des trains

Un accident entre deux trains de voyageurs et un convoi de marchandises a causé la mort de 275 personnes, vendredi 2 juin, dans l’est du pays. Il s’agit de la plus grave catastrophe ferroviaire en deux décennies.

Par  (New Delhi, correspondante)

Publié le 05 juin 2023 à 10h45, modifié le 05 juin 2023 à 14h10

Temps de Lecture 3 min.

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Un prêtre hindou regarde les épaves des deux trains de passagers qui ont déraillé vendredi dans le district de Balasore, dans l’Etat indien d’Orisha, lundi 5 juin 2023.

L’école de Balasore, dans l’Odisha, un Etat de l’est de l’Inde, a été transformée en morgue. Elle a accueilli, durant tout le week-end, des dizaines et des dizaines de corps enfermés dans des sacs en plastique. Ce sont les victimes de la collision ferroviaire qui s’est produite vendredi 2 juin, impliquant deux trains de voyageurs et un train de marchandises. La plus grave catastrophe ferroviaire depuis deux décennies, en Inde. Le bilan est terriblement lourd, 275 morts, plus de 1 100 blessés, dont une cinquantaine, très graves.

Les passagers ont été écrasés, démembrés, sous un choc semblable à une explosion. Le train principal, le Coromandel Express, reliant Calcutta à Madras, roulait à pleine vitesse – à 130 km/h – lorsqu’il a percuté de plein fouet un convoi de marchandises à l’arrêt en gare de Bahanaga Bazar. Sous l’impact, vingt et une voitures ont déraillé et trois d’entre elles ont été éjectées sur une voie adjacente, où circulait au même moment un autre train de voyageurs.

Selon le ministre des chemins de fer, Ashwini Vaishnaw, un problème d’aiguillage est à l’origine de l’accident, mais les conclusions de l’enquête ne sont pas encore connues.

Pour les familles arrivées sur place l’épreuve est insoutenable, des prélèvements ADN seront nécessaires pour parvenir à identifier certaines victimes. Les autorités leur présentent d’abord sur un écran d’ordinateur des photos des corps défigurés ou carbonisés. Si elles reconnaissent un proche, elles sont alors autorisées à rejoindre l’école pour procéder à l’identification. Lundi matin, deux cents corps n’étaient toujours pas reconnus, car la plupart des familles, pauvres et éloignées n’ont pas pu se rendre immédiatement sur le lieu de l’accident. Les autorités ont commencé à évacuer les dépouilles dans des lieux plus appropriés, comme les morgues d’hôpitaux.

Le poumon de l’Inde

L’émotion est immense et la polémique sur la sécurité des trains n’a pas tardé à éclater. L’opposition a commencé à lister les dysfonctionnements et demande des comptes au gouvernement sur ce nouvel accident. Le président du Congrès, Mallikarjun Kharge, a raillé le premier ministre, Narendra Modi, toujours occupé à inaugurer, en grande pompe, de nouveaux trains, sans prêter attention, selon lui, à la sécurité ferroviaire. Le jour même de l’accident, le chef du gouvernement s’apprêtait à lancer un nouveau « Vande Bharat », un train express entre Bombay et Goa. M. Modi souhaitant montrer qu’il offre des transports de classe mondiale.

Cette tragédie jette une lumière crue sur la piètre qualité des infrastructures dans le pays et la défaillance de la maintenance. En quelques années, le gouvernement a investi 30 milliards de dollars (28 milliards d’euros) dans des trains plus rapides, des gares modernes, l’électrification du réseau et même un projet de train à très grande vitesse au coût exorbitant entre Bombay et Ahmedabad dans le Gujarat, l’ancien fief de M. Modi. Mais dans le même temps, les dépenses consacrées aux programmes d’amélioration de la sécurité des trains existants ont diminué.

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