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Le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye a reçu, ce lundi 5 juin dans l'après-midi, la famille de la jeune Lindsay, 13 ans, qui s'est suicidée en mai après avoir été victime de harcèlement scolaire. « Ça me semble insuffisant », a réagi Betty, sa mère, au sortir de la rencontre. « Il y a des choses qui ont été dites, mais pas prises au sérieux ». La mère de famille est même allée plus loin en évoquant le ministre : « Je ne l'ai pas trouvé sincère. J'attends que les choses bougent, j'attends de voir des actes », a-t-elle lancé, visiblement émue. « On n'a pas été aidé à temps, ni avant, ni pendant, ni après », a-t-elle ajouté, se disant « perdue », « seule » et « pas aidée ».
Pap Ndiaye avait reconnu, jeudi, que « la mort de Lindsay, son suicide », était « un échec collectif », « une tragédie pour ses proches, pour l'Éducation nationale et pour le pays, comme pour le suicide de n'importe quel jeune ». Il avait également assuré suivre « personnellement » le dossier du suicide de la jeune fille. « Le ministre tenait d'abord par cette rencontre à apporter tout son soutien et exprimer son émotion à la famille de Lindsay face à ce drame », a précisé la rue de Grenelle dans un communiqué.
Mais à l'issue du rendez-vous, la prise de parole de la famille a tourné au réquisitoire contre le ministre et sa politique de lutte contre le harcèlement. L'avocat de la famille, Me Pierre Debuisson, a expliqué ainsi avoir « le sentiment que la prise de conscience est réelle, mais qu'elle n'est pas très profonde, très sérieuse. Elle reste peut-être de surface ». « Pas de mesures concrètes, pas de moyens financiers alloués à cette cause qui pourtant nécessite un débat national. » « Nous n'avons pas le sentiment que ça va évoluer », a-t-il dit.
La réaction des réseaux sociaux jugée « trop lente »
Trois plaintes ont été déposées contre la direction du collège, l'académie de Lille et les policiers chargés de l'enquête pour « non-assistance à personne en péril », a détaillé jeudi l'avocat de la famille, Me Pierre Debuisson, lors d'une conférence de presse à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), où la collégienne était scolarisée.
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Une quatrième plainte vise le réseau social Facebook, « complètement défaillant » en matière de modération des contenus et de lutte contre « les propos haineux », selon l'avocat, dénonçant la poursuite du harcèlement contre Lindsay, notamment sur Instagram.
L'avocat de la famille a estimé « effrayant l'aveu d'impuissance du ministre [Pap Ndiaye] lui-même, de l'État français vis-à-vis des réseaux sociaux ». « Il [Pap Ndiaye] nous a expliqué noir sur blanc que la France était totalement incapable de résorber ce déchaînement de haine et de violence sur les réseaux sociaux, sur Instagram, sur Facebook, sur TikTok », a dénoncé Me Debuisson. « Cet aveu d'impuissance, il est sidérant, inacceptable », a-t-il fustigé.
La semaine dernière, Pap Ndiaye avait reconnu que les réseaux sociaux « ont leur part de responsabilité ». Il faut même, selon lui, les « mettre sous pression de manière plus accentuée ». « Avec d'autres ministères, nous allons nous concerter et agir de manière extrêmement ferme à l'égard des réseaux sociaux car, au-delà de ce qu'ils peuvent dire, nous savons que leur réaction est trop lente et certainement pas à la hauteur de ce que nous attendons de leur part », avait martelé le ministre jeudi.
Le ministre avait également promis d'« inviter à échanger les principaux responsables des réseaux sociaux, en particulier le groupe Meta France (Facebook, Instagram), SnapChat, TikTok et Twitter, en lien avec le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer, le ministère de la Justice et le ministère chargé de la Transition numérique et des Télécommunications ». Il a également précisé réunir, mardi, l'ensemble des recteurs pour les « mobiliser » à nouveau contre le « fléau » du harcèlement.
@Pierrexx : Si c’était aussi simple… Malheureusement, les enfants qui se font harceler sont tiraillés entre leur souffrance et leur besoin de s’intégrer socialement… même si cela doit impliquer d’accepter que ses harceleurs fassent partie de l’équation. Par ailleurs, les enfants harcelés ont toujours beaucoup de mal a s’ouvrir à leur proches sur les problèmes qu’ils rencontrent, fussent-ils leurs parents. Même un parent qui s’en mêle face aux harceleurs risque juste d’aggraver la situation. La vraie et seule solution c’est de punir sévèrement les harceleurs eux-mêmes et aussi le corps enseignant qui se cache trop facilement derrière leur ignorance ou leur unique mission d’enseignement.
Un ministre de l’éducation nationale qui répond dans un interview que sa priorité est la lutte contre le RN n’est pour moi pas très crédible dans sa fonction ministérielle. Alors qu’une majorité de Francais ne sont pas très satisfait de l’école de la république, que la France reste toujours dans les profondeurs du classement PISA, à mon avis vu la tâche titanesque qui l’attend sa priorité doit être l’éducation de nos enfants et pas des considérations politiques qui n’ont rien à voir avec sa mission. Donc la réaction de la famille de Lindsay qui n’à pas trouve sincère le ministre ne m’étonne pas du tout.
@ un pingouin contre le chaos
Tout à fait de votre avis, mais les mœurs n'ont pas évolué dans le bon sens. À ce sujet, je peux vous dire que lorsque j'étais gamin – j'ai 76 piges aujoud'hui –, le directeur de mon collège m'avais surpris inopinément en train de fumer derrière le cimetière de mon village.
J'étais convoqué le lendemain matin dans son bureau pour une petite leçon de morale.