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La crise du logement nourrit un débat sur l’efficacité des financements publics

Prix élevés, mal-logement : alors que le secteur est en plein marasme, la première ministre, Elisabeth Borne, et le ministre Olivier Klein doivent rendre publiques, lundi, les mesures issues des travaux du Conseil national de la refondation-logement.

Publié le 05 juin 2023 à 06h00, modifié le 28 août 2023 à 16h23 Temps de Lecture 4 min.

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Le ministre chargé du logement, Olivier Klein, lors de la présentation du rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre, à Paris, le 1er février 2023.

« On a créé un système de surdépenses publiques pour de l’inefficacité collective. » En brocardant dans le magazine Challenges, en mai, la politique du logement en France, le président de la République, Emmanuel Macron, n’a pas apaisé un secteur plongé dans une crise brutale, amplifiée par une hausse forte et rapide des taux d’intérêt. Dans cette optique, la première ministre, Elisabeth Borne, et le ministre chargé du logement, Olivier Klein, doivent rendre publiques, lundi 5 juin, les mesures issues des travaux du ­Conseil national de la refondation-logement.

Quelques chiffres illustrent le marasme actuel : au premier trimestre, les réservations de logements neufs auprès des promoteurs immobiliers se sont effondrées de 41 % et les ventes de logements anciens en Ile-de-France ont chuté de près d’un quart (– 22 %), par rapport à la même période de 2022.

Non seulement l’envolée du taux moyen du crédit immobilier, passé de 1,06 % en décembre 2021 à 3,28 % en mai 2023, a eu un impact puissant sur le budget des acheteurs, mais les banques ont resserré le robinet du crédit. Les ménages, bloqués dans leur projet d’accession à la propriété, n’ont pas d’autre choix que de rester locataires. Le marché locatif s’enraye, et plus de 2,4 millions de ménages se retrouvent désormais en attente d’un logement social, un niveau inédit.

Cette crise serait-elle l’occasion de remettre à plat une politique publique du logement trop peu efficace, « un secteur où on finance l’offre, l’investissement et la demande », alors que « malgré tout on produit moins, et c’est plutôt plus cher qu’ailleurs », selon la charge du chef de l’Etat ?

Difficile accès à la propriété

Les résultats de cette politique publique restent, en effet, très imparfaits, en raison d’un problème d’accès à des logements abordables. Les prix des biens ont doublé entre 2000 et 2017. Près d’un tiers des jeunes ménages à faibles revenus étaient propriétaires en 1973, contre 16 % à peine quarante ans plus tard.

« Contrairement à une croyance bien établie, la France est, après l’Allemagne et la Suisse, l’un des pays européens où le taux de propriétaires est le plus faible », note le cercle de réflexion Terra Nova. Or, depuis les années 1970, « le loyer moyen a doublé par rapport au revenu des locataires ». Cette mécanique aboutit à un sombre bilan : plus de quatre millions de mal-logés. Et, parmi eux, 330 000 personnes sans domicile fixe, un nombre qui a plus que doublé en dix ans, selon la Fondation Abbé Pierre.

Lire aussi l’analyse : Article réservé à nos abonnés La crise du logement, un dossier explosif laissé en souffrance

Face au défi de fournir à chacun un logement décent et abordable, l’Etat se mobilise à travers d’importantes aides au logement (5,5 millions de bénéficiaires, 20 milliards d’euros de prestations chaque année) et un soutien financier (aides à la pierre, TVA basse, avantages fiscaux) à un vaste parc de logements sociaux, où vivent 5,6 millions de ménages. Ouvert en théorie aux trois quarts de la population, ce parc ne parvient, en réalité, qu’à en loger la part la plus défavorisée.

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