« Abysses » : que vaut la série écolo de France 2 ?

Présentée en mars au festival Séries Mania de Lille, cette coproduction internationale, diffusée lundi sur France 2, avait marqué par son sujet et sa réalisation.

Par Nicolas Bellet

Les scientifiques sont sur les dents pour faire face à la rébellion de Dame Nature.
Les scientifiques sont sur les dents pour faire face à la rébellion de Dame Nature.

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Il y a plus de 30 ans, un certain James Cameron racontait peu ou prou dans son 4e film comment l'humanité entrait en contact avec un monde aquatique de plus en plus ravagé par l'action de l'homme. Le film s'appelait Abyss et fut le seul échec (relatif) de son réalisateur. Aujourd'hui, un E et un S plus tard, France 2 lance sa minisérie Abysses, qui partage avec son aînée quelques (petits) aspects. Adaptée du roman de 2009, Abysses de Frank Schätzing (aux Presses de La Cité), cette série catastrophe au message éminemment écologique, présentée à Séries Mania en mars dernier, pointe du doigt l'action néfaste de l'homme sur la nature. Et imagine en huit épisodes comment, aux quatre coins de la planète, l'humanité se retrouve soudainement la proie des espèces marines.

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Fini le temps où les baleines se laissaient photographier au large des côtes canadiennes, désormais elles coulent les bateaux des touristes ; les homards, eux, ne se laissent plus ébouillanter en cuisine, quant aux crabes blancs, ils attaquent les côtes d'Afrique du Sud (et ne se contentent plus seulement du corsage d'Ingrid Chauvin dans la saga d'été Dolmen)… Le message est clair : la nature se venge et contre-attaque. Une sorte de Dents de la mer 2.0 qui tendrait à démontrer que nous, pauvres humains, ne sommes pas grand-chose quand Dame Nature se soulève. Il serait plus que temps de réagir…

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Ce que ne va pas tarder à faire un groupe hétéroclite de scientifiques venus du monde entier (coproduction internationale oblige !) interprétés entre autres par Leonie Benesch (The Crown, Le Tour du monde en 80 jours), Alexander Karim, Barbara Sukowa, Krista Kosonen (Blade Runner 2049), Rosabell Laurenti Sellers (Game of Thrones) et Cécile de France (pour la partie cocorico belge). Pas forcément des rois du box-office, certes, mais après tout, le propos est ici bien plus important que les personnages. La thèse largement étayée par Abysses tient en une phrase : il y a vraiment urgence climatique !

Un propos Greta Thunberg-compatible

Et cette nouvelle série lancée par France 2, bien décidée à créer l'événement le lundi soir comme avec la série Bardot, fonctionne assez bien : les personnages sont bien dessinés et les événements auxquels ils sont confrontés plutôt captivants. Abysses est avant tout une série démonstrative. En surlignant son propos, elle semble vouloir provoquer un électrochoc, et de se transformer en lanceuse d'alerte télévisuelle. En ce sens, elle réussit son coup. Chaque épisode est plus impressionnant que le précédent et l'angoisse monte à chaque fois d'un cran supplémentaire.

Aux manettes de ces 8 épisodes, Frank Doelger (qui a œuvré sur Game of Thrones), joue les showrunners bien inspirés cherchant à magnifier ses décors, pour lesquels un simple écran de télé ou d'ordinateur semble parfois un peu trop petit. Une mention spéciale aux effets spéciaux qui ne piquent pas les yeux ! Une gageure sitôt que l'on parle de télé.

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Si on ne peut que remarquer le discours très « Greta Thunberg » de la série (le showrunner dans le dossier de presse affirme qu'Abysses est « un film de monstres dans lequel nous découvrons que le monstre, c'est nous »), il faut bien avouer malheureusement que 8 épisodes, c'est un peu trop long. Certes, il faut faire de la place dans le scénario à chaque pays coproducteur (Allemagne, France, Italie, Belgique, Autriche, Japon) et donc à chacun de ses représentants à l'écran, mais cela se fait un peu trop souvent au détriment de la série. D'épisode en épisode, on se perd régulièrement dans des digressions sur la vie privée des personnages… Pour autant, le scénario sauve de ce massacre quelques scènes assez touchantes, mais hélas rapidement expédiées.

On pourra également certainement reprocher à la série de prêcher les convaincus sur l'urgence climatique. C'est sans doute vrai. Et alors ? À la manière du Jour d'après de Roland Emmerich, Abysses est avant tout un pur divertissement que l'on consomme avec plaisir. Mais un divertissement avec du fond : on n'en attendait pas moins d'une série intitulée… Abysses !

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Commentaires (16)

  • CaroleP

    C’est ennuyeux. Très décevant

  • yag34

    Après 4 épisodes, il ne s’est pas passé grand chose… on a du mal à comprendre chaque rebondissement tellement il est éloigné du précédent et séparé par des scènes où les personnages sont pétrifiés avec des expressions de sidération prolongée… avec un montage plus nerveux cela aurait pu faire un bon téléfilm de 2h.

  • chicago51

    Le service public n’a pas à défendre des thèses largement controversées et exagérément culpabilisantes pour l’homme. Les donneurs de leçons devraient écouter la maxime de JFK. A aucun moment l’élévation du niveau de vie, de l’espérance de vie et des prouesses technologiques qui en découlent ne sont mises en avant. Ce ne sont pas les écologistes qui protègent les baleines mais la démocratie.