L'ultimatum de Mélenchon sur les européennes crispe la gauche

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L'ultimatum de Mélenchon sur les européennes crispe la gauche
L'ultimatum de Mélenchon sur les européennes crispe la gauche © AFP/Archives

Temps de lecture : 3 min

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Les déclarations de Jean-Luc Mélenchon sur une fin "possible" de la coalition Nupes, en cas de division aux élections européennes de 2024, ont déclenché lundi les protestations de ses partenaires, qui dénoncent les "oukazes" du chef insoumis.

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"C'est possible", a répondu l'ancien candidat à la présidentielle, interrogé par 20 minutes sur une éventuelle fin de la Nupes si insoumis, écologistes, socialistes et communistes ne s'alliaient pas l'an prochain - comme il le souhaiterait.

"S'il n'y a pas d'union aux européennes, il n'y en aura pas non plus aux municipales. Pourquoi y en aurait-il une à la présidentielle ?", a-t-il demandé ensuite.

Des propos qui ont résonné lundi comme une forme d'ultimatum voire de menace aux oreilles de ses partenaires. "Rien ne justifie de tuer l'espoir", a réagi lundi le premier secrétaire du PS Olivier Faure.

"La Nupes appartient aux millions de Françaises et de Français qui veulent le rassemblement de la gauche et des écologistes. Elle doit grandir et s'élargir", a-t-il ajouté.

Dans un nouveau tweet, Jean-Luc Mélenchon a fait mine de comprendre qu'ils étaient tous deux sur la même longueur d'onde, se disant "heureux de retrouver Olivier Faure d'accord avec moi pour une liste commune Nupes aux européennes".

Certes Olivier Faure est, aux côtés des insoumis, l'un des plus fervents défenseurs de cette alliance, qui a permis à la gauche d'obtenir 151 sièges de députés, dont 32 pour le PS, malgré un calamiteux 1,7 % pour Anne Hidalgo à la présidentielle.

Contrairement aux chefs d'EELV et du PCF, M. Faure dit vouloir discuter de la possibilité d'une liste commune aux élections européennes de 2024, mais en se mettant d'accord au préalable sur un projet.

"Halte au feu"

Mais c'est bien une passe d'armes qui a eu lieu par réseaux sociaux interposés lundi, moins d'une semaine après un débat tendu entre chefs de partis. Face à l'échec d'une entente à ces élections, jugée de plus en plus probable, ils se renvoient la balle de la division.

Les petites phrases ont fusé. "Cessons les divisions artificielles et boutiquières", a demandé le coordinateur de LFI Manuel Bompard. "Assez d'hypocrisie", a renchéri le responsable insoumis aux élections Paul Vannier. "Mieux vaut éviter d'entretenir des malentendus", a rétorqué la secrétaire national du PS Corinne Narassiguin. "Halte au feu", a fini par s'écrier le député socialiste Jérôme Guedj.

L'épisode vient raviver l'hypothèse d'un Jean-Luc Mélenchon tenté d'abandonner l'union qu'il a lui-même impulsée en mai 2022, lui qui est réputé adepte des organisations homogènes et opérationnelles.

"Jean-Luc est quelqu'un qui aime bien tenir deux hypothèses en main", analyse le député écologiste Aurélien Taché, un de ses interlocuteurs réguliers. "Il n'a pas décidé de faire exploser la Nupes mais mène un rapport de force".

Lui et Manuel Bompard "testent, pour savoir si la Nupes, c'est intéressant ou si ça les gonfle", ajoute-t-il. L'élu du Val-d'Oise note que du point de vue du candidat qui a fait 22 % à la présidentielle, "ce n'est pas non plus aberrant qu'il tape du poing sur la table en ce moment" face à ceux qui en font le "méchant".

Yannick Jadot, ancien candidat des Verts à la présidentielle, prévient sur la chaîne Regards: "L'union de la gauche et des écologistes, notamment pour 2027, ne peut pas être soumise aux oukazes, aux envies, aux déclarations du seul Jean-Luc Mélenchon". Dont il reconnaît cependant qu'il sera "un élément structurant de la suite" à gauche.

05/06/2023 19:08:40 -          Paris (AFP) -          © 2023 AFP