tricheLa Chine juge « fallacieuses » les accusations de dopage contre ses nageurs

Natation : La Chine qualifie de « fallacieuses » les accusations de dopage contre ses nageurs

tricheUne enquête de la chaîne allemande ARD et du « New York Times » publiée ce week-end rapporte une vingtaine de contrôles positifs de nageurs chinois passés sous silence par les autorités du pays. Ce que la Chine dément fermement
Le Chinois Wang Shun ferait partie des nageurs contrôlés positifs en 2021 mais qui ont été autorisés à participer aux JO de Tokyo, selon une enquête de la chaîne allemande ARD et du « New York Times ».
Le Chinois Wang Shun ferait partie des nageurs contrôlés positifs en 2021 mais qui ont été autorisés à participer aux JO de Tokyo, selon une enquête de la chaîne allemande ARD et du « New York Times ».  - SOPA Images / SIPA
Nicolas Camus

N.C. avec AFP

L’affaire ne fait sans doute que commencer, et menace d’alourdir sérieusement le climat autour de la natation à trois mois des JO de Paris. Alors que la télévision publique allemande ARD et le New York Times ont révélé que 23 des meilleurs nageurs et nageuses chinois avaient été testés positifs à la trimétazidine en 2021, les autorités chinoises ont vivement réagi ce lundi. « Ces informations sont fallacieuses et ne sont pas factuelles », a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Wang Wenbin.

La trimétazidine est interdite depuis 2014 au motif qu’elle améliore la circulation sanguine. D'après les deux médias, sur les 23 Chinois contrôlés positifs, 13 ont participé aux Jeux olympiques de Tokyo quelques semaines plus tard, avec l’aval de l’Agence chinoise antidopage (Chinada), qui avait conclu rapidement à une contamination alimentaire.

« Contaminés à leur insu »

Dans un communiqué publié samedi, l’Agence mondiale antidopage (AMA), également pointée du doigt pour son laxisme, avait déclaré qu’elle « n’était pas en mesure de réfuter la possibilité d’une contamination comme source de la trimétazidine ».

« Je pense que vous aurez également noté que l’Agence mondiale antidopage a publié une réponse très claire, a répondu lundi Wang Wenbin. Après une enquête approfondie et détaillée de cet incident par le centre chinois antidopage en 2021, il a été déterminé que les athlètes concernés avaient consommé des médicaments contaminés à leur insu. »

« Je tiens également à souligner que le gouvernement chinois a toujours maintenu une position de tolérance zéro en matière de dopage, a insisté le porte-parole. Nous respectons strictement les dispositions mondiales (en la matière) et protégeons résolument la santé physique et mentale des athlètes. »

Le comportement douteux de l'AMA

Un discours qui n'a pas convaincu le président de la commission des sanctions de l'Agence française de lutte antidopage (AFLD), Rémi Keller. Dans un communiqué transmis lundi à l'AFP, ce dernier considère que le comportement de l'AMA suscite « l'incompréhension et beaucoup d'inquiétude ».

« Ce n'est pas tant l'absence de sanctions, décidée par l'agence chinoise antidopage après une enquête conduite par le ministère chinois de la sécurité publique, qui interpelle. C'est la suite qui a été donnée à cette affaire par l'agence mondiale antidopage », attaque-t-il. Selon Rémi Keller, « le raisonnement de l'AMA est contraire au code mondial antidopage qui prévoit que c'est au sportif contrôlé positif qu'il revient de démontrer son absence de responsabilité ».

Sujets liés