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A Cigar Lake, l’uranium canadien, stratégique pour les centrales nucléaires françaises

Cette mine située au cœur de la Saskatchewan est l’une des plus riches en uranium au monde. L’usine de McClean Lake, qui le traite, est exploitée par une filiale du français Orano et vend 40 % de sa production à EDF.

Par  (Saskatchewan (Canada), envoyée spéciale)

Publié le 22 avril 2024 à 04h30, modifié le 22 avril 2024 à 09h44

Temps de Lecture 5 min.

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Echantillons de « yellowcake », dans les locaux de l’usine McClean Lake, au Canada.

Le produit fini porte l’appétissant nom de « yellowcake », mais il n’a rien de comestible. La solution jaune qui sort de l’usine de McClean Lake, au Canada, exploitée par la filiale canadienne du géant français Orano (ex-Areva), est du concentré d’oxyde d’uranium. « Grillé » à haute température et transformé en de petits cristaux noirs, il est mis en fûts avant de partir, en camion, vers les Etats-Unis ou d’être embarqué à destination des ports européens.

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Il devra encore subir une phase d’enrichissement avant de pouvoir servir de combustible aux réacteurs des centrales nucléaires. A l’heure de la décarbonation à marche forcée des économies occidentales, ce « yellowcake » est devenu l’or du moment.

C’est à 700 kilomètres au nord de Saskatoon, la capitale économique de la Saskatchewan, au cœur de l’immense territoire canadien, que le précieux minerai est extrait. Cette province, plus grande que la France et soixante-dix fois moins peuplée, regorge de richesses minières. Son sous-sol dispose de vingt-trois des trente minéraux critiques et stratégiques retenus par le Canada comme étant nécessaires à la transition énergétique, tels que la potasse, le lithium, le cuivre, l’hélium, les terres rares, mais aussi, et surtout, l’uranium.

Les réserves canadiennes en uranium sont estimées à 588 500 tonnes, soit 10 % des réserves connues au monde. Une manne financière, alors que le cours du minerai a été multiplié par quatre depuis 2020, jusqu’à franchir la barre des 100 dollars la livre (94 euros pour 0,45 kg) en février.

Technique d’extraction innovante

Au milieu d’un paysage de taïga, mélange de prairies brunies par la neige hivernale et de forêt boréale, tacheté d’innombrables lacs, deux gisements parmi les plus importants et les plus prometteurs au monde ont été découverts dans le bassin sédimentaire dit « de l’Athabasca ». Prometteurs, voire stratégiques, car leur teneur moyenne en uranium avoisine les 18 %, quand la moyenne mondiale des gisements exploités est inférieure à 1 %.

Après celui de McArthur River, le plus riche en nombre de réserves, entré en production en 1999, le gisement de Cigar Lake a bénéficié d’un investissement de 2,4 milliards de dollars canadiens (1,6 milliard d’euros). Depuis 2014, il est exploité par le canadien Cameco Corporation, au sein d’un joint-venture composé d’Orano et du japonais Tepco. C’est grâce à ces mines saskatchewanaises que le Canada est devenu, en 2022, le deuxième producteur d’uranium au monde, derrière le Kazakhstan, en assurant 15 % de la production mondiale.

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