Enfant atteint de purpura fulminans en Corse : une maladie infectieuse rare mais aux conséquences graves

Un enfant en bas âge a été admis au centre hospitalier d'Ajaccio, vendredi 19 avril, pour un purpura fulminans. Il appartient à la famille des Infections invasives à méningocoque (IIM), indique l'ARS. Regroupées sous le sigle IMM, elles sont causées par des bactéries qui peuvent avoir des conséquences mortelles ou graves. D'ailleurs, l'état de santé du garçon ayant été jugé préoccupant, le petit a été transféré à Marseille, en avion sanitaire.

Le purpura fulminans est une maladie infectieuse rare touchant préférentiellement les enfants et adolescents sans comorbidité, caractérisée par l’association d’un état de choc septique - qui entraîne souvent la mort - et d’un purpura (des tâches rouges ou violettes sur la peau). En l'absence de prise en charge rapide et efficace, le décès survient dans les premières 24 heures chez 70% des patients. Les deux principales bactéries responsables sont le méningocoque et le pneumocoque.

Un risque de mortalité élevé

Le purpura fulminans se présente sous une forme grave, parfois mortelle, de sepsis sévère : une affection qui survient lorsque le système immunitaire présente une réaction extrême à une infection. Aussi, si les bactéries responsables de purpura fulminans se révèlent heureusement réactives aux antibiotiques, le pronostic des patients atteints reste grave, avec une mortalité en réanimation qui atteint 41% et un risque conséquent de séquelles sur le long terme chez les survivants.

Le purpura fulminans est appelé ainsi de part le fait qu'il a tendance à s'étendre rapidement et largement sur tout le corps. En France, les principaux sérogroupes responsables de l'infection sont le B et le C. D'autres souches circulent, qui sont le W, le A et le Y. La liste des vaccins est à retrouver sur vaccination-info-service.fr.

Vaccination obligatoire et recommandée

Santé publique France rappelle ainsi les mesures mises en place en France pour s'en protéger. Concernant les méningocoques de sérogroupe C, la vaccination est obligatoire pour les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018 et recommandée chez les personnes non vaccinées jusqu’à l’âge de 24 ans. La première dose doit être effectuée à l'âge de 5 mois.

Pour lutter contre les méningocoques de sérogroupe B, la vaccination n'est pas obligatoire mais recommandée chez tous les nourrissons, avec un schéma à 3 doses (à 3; 5 et 12 mois), ainsi que chez les enfants non vaccinés jusqu’à l’âge de 2 ans.

Moins de 100 cas en France chaque annéee

Il s'agit d'une pathologie rare. En effet, moins de 100 cas de purpura fulminans sont dénombrés chaque année en France. En 2023, 560 cas d’infections invasives à méningocoque (IMM) toutes catégories confondues ont été déclarés, rapporte Santé publique France, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022. La présence d’un purpura fulminans était rapportéedans 18% des cas d'IIM.

Santé publique France avance que cette recrudescence post-Covid pourrait s’expliquer par la baisse de l’immunité dans la population moins exposée aux méningocoques pendant la pandémie, mais aussi par le retour des virus respiratoires (en particulier la grippe) pouvant favoriser les infections invasives bactériennes.

Pour rappel, les symptômes les plus évocateurs sont des maux de tête violents (céphalées), accompagnés de fièvre ; une sensibilité à la lumière (photophobie) ; une raideur de la nuque ; des courbatures et de la fatigue ; des taches sous-cutanées rouges ou violacées (purpura) au niveau du corps.