Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'ĂŞtes pas inscrit sur Le Monde ?

Procès de Donald Trump : l’ex-président accusé d’avoir orchestré « un complot criminel pour truquer l’élection présidentielle de 2016 »

A l’ouverture des débats, les procureurs ont voulu montrer que l’affaire va bien au-delà des trente-quatre chefs de falsification de documents comptables reprochés au candidat républicain à la présidentielle de 2024.

Le Monde avec AFP

Publié le 22 avril 2024 à 16h40, modifié le 23 avril 2024 à 01h37

Temps de Lecture 3 min.

Donald Trump, à son arrivée à la cour criminelle de l’Etat de New York, sur l’île de Manhattan, le lundi 22 avril 2024.

Le procès de Donald Trump a véritablement commencé lundi 22 avril. En présentant les charges devant le jury à l’ouverture des débats, l’accusation a d’emblée voulu poser les enjeux de l’affaire de paiements dissimulés en vue d’acheter le silence de Stephanie Clifford, connue comme star de films X sous le pseudonyme de Stormy Daniels, juste avant le scrutin présidentiel de 2016. Les procureurs ont voulu montrer que l’affaire va bien au-delà des trente-quatre chefs de falsification de documents comptables reprochés au candidat républicain à la présidentielle de 2024.

Donald Trump a « orchestré un complot criminel pour truquer l’élection présidentielle de 2016 », puis a « menti dans des documents comptables, encore et encore », pour le « dissimuler », a accusé l’un des procureurs, Matthew Colangelo, sous les yeux du milliardaire, impassible et silencieux. « C’est de la fraude électorale, purement et simplement », a asséné le procureur devant les douze jurés.

Selon l’accusation, ces falsifications ont permis de dissimuler, sous couvert de « frais juridiques », le paiement par l’ancien avocat de Donald Trump, Michael Cohen, de 130 000 dollars à Stormy Daniels, juste avant l’élection de 2016 remportée par Donald Trump.

L’argent avait servi à acheter le silence de l’ancienne actrice sur une relation sexuelle qu’elle affirmait avoir eu dix ans plus tôt avec le milliardaire républicain, alors qu’il était marié à Melania Trump. L’ancien président a toujours nié toute aventure avec Stormy Daniels.

« Un jour très, très triste pour l’Amérique », selon Donald Trump

« Où est le crime dans tout ce qui vous a été décrit ? », a balayé l’avocat de Donald Trump, Todd Blanche, en réponse à l’accusation. Qualifiant les documents comptables au cœur de l’affaire de « morceaux de papiers, rien d’autre », il a assuré que « le président Trump n’avait rien à voir avec ces trente-quatre morceaux de papier, à part le fait qu’il les a signés pendant qu’il était à la Maison Blanche, pendant qu’il dirigeait le pays ».

« Il n’y a rien d’illégal à vouloir influencer une élection. Cela s’appelle la démocratie », a ajouté Todd Blanche, pour qui Donald Trump est « totalement innocent ».

Le candidat républicain à la présidentielle de novembre était arrivé au tribunal en dénonçant comme à son habitude « une chasse aux sorcières » politique. « C’est un jour très, très, triste pour l’Amérique », a-t-il lancé, avant d’entrer dans la salle d’audience.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Donald Trump et les femmes, histoire d’une relation toxique

L’affaire menace Donald Trump d’une possible peine de prison à quelques mois du scrutin présidentiel du 5 novembre, dans lequel il affrontera Joe Biden.

Le Monde Application
La Matinale du Monde
Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer
Télécharger l’application

Lors du procès, l’accusation entend montrer que les paiements dissimulés à Stormy Daniels n’étaient pas les seuls et qu’ils faisaient partie d’une stratégie plus large pour étouffer des affaires avec de l’argent et cacher des informations embarrassantes aux électeurs lors du scrutin remporté sur le fil par Donald Trump contre Hillary Clinton.

TĂ©moignages de Stormy Daniels et Michael Cohen attendus

Premier témoin à s’avancer à la barre lundi, l’ancien patron de presse David Pecker, qui dirigeait à l’époque le tabloïd américain The National Enquirer, devait raconter comment il s’était mis à la disposition de la campagne de Donald Trump en achetant des informations sensibles, pour en détenir l’exclusivité puis ne pas les publier, un procédé connu sous le nom de « catch and kill » (attraper et tuer). Peu après le début du témoignage de David Pecker, l’audience a été suspendue à la mi-journée, jusqu’à mardi.

Les jurés seront aussi confrontés aux témoignages de Stormy Daniels et de l’ancien avocat de Donald Trump, Michael Cohen, devenu l’un de ses pires ennemis. C’est lui qui avait payé l’actrice – à la demande de son patron, assure-t-il – avec ses propres deniers, et il a déjà été condamné par la justice dans cette affaire.

La défense a commencé à pilonner la crédibilité de ce témoin, également condamné pour mensonges devant le Congrès. « Il est obsédé par le président Trump, et son désir de voir le président Trump aller en prison (…) Et il a admis avoir menti sous serment », a attaqué Todd Blanche.

M. Trump fustige un dossier vide et dénonce une persécution politique en multipliant les invectives contre le juge Juan Merchan et le procureur Alvin Bragg. Les procureurs ont aussi demandé au juge de le sanctionner pour avoir violé l’interdiction de s’en prendre aux témoins et aux jurés, une question qui sera débattue mardi.

La présence obligatoire de Donald Trump à ses audiences l’empêche de mener campagne normalement, pendant que son rival Joe Biden tente de marquer des points. Samedi, le républicain a par ailleurs dû annuler un meeting en Caroline du Nord à cause du mauvais temps.

Les enjeux sont d’autant plus importants que ce procès pourrait être le seul à se conclure avant la présidentielle, parmi les quatre affaires pénales qui visent Donald Trump. Il est accusé notamment devant la justice fédérale, à Washington, de « complot contre les institutions américaines » pour ses tentatives présumées illicites d’inverser les résultats de l’élection de 2020.

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

RĂ©utiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.