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Contre la violence des jeunes, Gabriel Attal vante sa méthode répressive à Nice

Le premier ministre a présenté son plan pour remettre les élèves décrocheurs « sur le droit chemin », lundi, en visitant un internat. Les Républicains dénoncent « un coup de com », tandis que des spécialistes de l’enfance déplorent que l’aspect éducatif soit oublié.

Par  (Nice, envoyée spéciale)

Publié le 23 avril 2024 à 05h00, modifié le 23 avril 2024 à 08h49

Temps de Lecture 3 min.

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Gabriel Attal, lors d’une rencontre avec des élèves au lycée du Parc impérial pour lancer une expérience d’« internat éducatif » pour les élèves en difficulté, à Nice, le 22 avril 2024.

Au tableau, deux phrases ont été écrites pour introduire la leçon du jour. La première est un proverbe africain : « Il faut tout un village pour éduquer un enfant. » Mais Gabriel Attal préfère la seconde, citation du tragédien grec Eschyle : « La discipline est mère du succès. » Ce lundi 22 avril, depuis le lycée du Parc impérial, à Nice, face à une petite dizaine de lycéens décrocheurs de 13 à 16 ans, le premier ministre questionne son jeune auditoire : « C’est quoi la discipline ? » Silence. Au fond de la classe, un doigt se lève, hésitant : « C’est le respect de soi… des autres. » Le locataire de Matignon s’impatiente : « Et ? Et ? Et ? … C’est le respect des règles », articule-t-il, le sourcil froncé. Et prévient : « Ne pas respecter les règles conduit toujours à l’échec. » Derrière lui, Christian Estrosi, maire de Nice, ancien du parti Les Républicains (LR), aujourd’hui adhérent à Horizons et « ami » autorevendiqué du premier ministre, opine du chef.

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés Justice des mineurs : l’option répressive de Gabriel Attal

Après son appel à un « sursaut d’autorité » pour lutter contre la violence des mineurs, lancé depuis l’Essonne cinq jours plus tôt, Gabriel Attal décortique son plan pour remettre « sur le droit chemin » les élèves à la dérive. La Riviera est le théâtre du premier « internat éducatif », qui doit redonner aux jeunes le goût du civisme et de l’effort, en un temps éclair. Pendant les quinze jours des vacances de printemps, une vingtaine d’élèves identifiés par leurs lycées respectifs comme fortement perturbateurs, mais non délinquants, seront sous les yeux d’éducateurs et de militaires pour un « stage de rupture ».

Sport, théâtre, cours d’instruction civique, nettoyage de tombes de héros morts pour la France… le programme, éclectique, doit occuper des adolescents accros aux écrans et livrés à eux-mêmes. « On se lèvera tôt. Ils vont être boostés ! », s’enflamme le directeur du stage, Laurent Buonaccorsi, retraité de la gendarmerie. « L’oisiveté est mère de tous les vices », philosophe le garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, qui fait remarquer la vue sur mer des chambres des internes. « Vous trouvez ça militaire ? », sourit-il.

Gabriel Attal souhaite que chaque département soit, à l’avenir, doté d’un tel dispositif. Et peu importe le coût (environ 3 000 euros par élève). « C’est compatible avec l’état de nos finances publiques », assure le chef du gouvernement, qui assume de « mettre le paquet » pour le démarrage des opérations. « Je préfère dépenser de l’argent pour des internats qui évitent à des jeunes de devenir délinquants plutôt que de devoir dépenser beaucoup plus ensuite en créant des places supplémentaires dans des centres éducatifs fermés ou en réparant des dégâts », résume-t-il.

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