procès historiqueL’air renfrogné, Trump fait face à l’accusation de « complot »

Etats-Unis : L’air renfrogné, Donald Trump fait face à l’accusation de « complot »

procès historiqueA l’ouverture des débats, les procureurs l’ont accusé d’avoir fomenté un « complot » pour « truquer » la présidentielle de 2016
Donald Trump attendant le début des procédures devant le tribunal pénal de Manhattan, le 22 avril 2024.
Donald Trump attendant le début des procédures devant le tribunal pénal de Manhattan, le 22 avril 2024. - Yuki Iwamura/AP / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le procès historique de Donald Trump est entré lundi dans le vif du sujet. Et à l’ouverture des débats, l’ancien président a dû faire face à de très lourdes accusations. Selon les procureurs, Donald Trump a fomenté un « complot » pour « truquer » l’élection présidentielle de 2016 en achetant le silence d’une ancienne star du X sur une relation sexuelle.

En présentant les charges devant le jury, l’accusation a d’emblée voulu poser les enjeux de l’affaire et montrer qu’elle va bien au-delà des 34 chefs de falsification de documents comptables reprochés au candidat républicain à la présidentielle de 2024.

Trump contraint au silence

Dans la salle d’audience du tribunal de Manhattan, Donald Trump a observé l’histoire s’écrire, témoin austère de son procès pénal, le premier d’un ancien président américain. Le magnat républicain a assisté l’air renfrogné à l’ouverture des débats dans une salle à la peinture écaillée et à la lumière blafarde, au 15e étage de l’imposant édifice judiciaire à New York. Donald Trump est contraint depuis la semaine dernière d’assister au ballet de l’audience et de ses étapes souvent fastidieuses en silence – n’étant autorisé à s’exprimer uniquement que quand on lui parle.

Avachi sur son siège, regard droit devant lui, le milliardaire a donc écouté l’accusation détailler comment son équipe aurait travaillé de pair avec un patron de presse à scandale pour dissimuler toute information préjudiciable à sa campagne pour la présidentielle de 2016. Il a ainsi eu à entendre le procureur lire sans ciller les propos qu’il avait lui-même tenus dans une vidéo devenue célèbre où on l’entendait se vanter d'« attraper » les femmes « par la chatte ».

Quand ce fut au tour de son avocat de se lancer dans une plaidoirie d’ouverture, balayant tout délit et arguant que les accords de non-divulgation sont monnaie courante chez les célébrités, le républicain s’est tourné vers le jury.

« Du journalisme de chéquier »

Le premier témoin appelé à la barre, l’ancien patron de presse David Pecker, qui dirigeait à l’époque le tabloïd américain The National Enquirer, s’est lui montré bien plus gai. Il aurait, selon les procureurs, acheté les droits d’affaires embarrassantes pour le candidat à la Maison-Blanche, dans l’objectif de ne pas les publier. « Nous faisions du journalisme de chéquier », a-t-il déclaré aux jurés, expliquant les pratiques de son ancienne entreprise. Donald Trump s’est fortement appuyé sur les tabloïds pour se faire un nom à New York dans les années 1980 et 1990. Alors que l’audience prenait fin, le magnat de l’immobilier a lancé un regard noir à David Pecker.

La présence obligatoire de l’ancien président à ses audiences l’empêche de mener campagne normalement, pendant que son rival Joe Biden tente de marquer des points sur le terrain. Les enjeux sont d’autant plus importants que ce procès pourrait être le seul, parmi les quatre affaires pénales qui visent Donald Trump, à se conclure avant l’élection présidentielle de novembre.

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