Donald Trump dans la salle d'audience du tribunal de Manhattan, le 22 avril 2024

Donald Trump dans la salle d'audience du tribunal de Manhattan, le 22 avril 2024

afp.com/POOL

Le procès pénal de Donald Trump s’est ouvert ce lundi 22 avril à New York. "Une première pour un ancien président", souligne The New York Times. L’actuel candidat républicain à la prochaine présidentielle est jugé pour 34 falsifications de documents comptables de son groupe d’entreprises, la Trump Organization. Des falsifications dans le but de dissimuler le paiement de 130 000 dollars à l’ancienne star de films X Stormy Daniels dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle de 2016. L’argent avait servi à acheter le silence de l’actrice qui affirme avoir eu une relation sexuelle en 2006 avec le milliardaire républicain (ce qu’il nie), alors qu’il était déjà marié à Melania Trump.

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Après une première semaine consacrée à la sélection du jury, le décor est planté : 12 jurés titulaires, sept hommes et cinq femmes, et six suppléants sont prêts à juger Donald Trump dans cette affaire.

Un "complot criminel"

Le procès est donc entré lundi dans le vif du sujet. En présentant les charges au jury, les procureurs de Manhattan ont accusé Donald Trump d’avoir "orchestré un complot criminel" pour fausser le jugement des électeurs avant le scrutin de 2016 et sa victoire serrée contre Hillary Clinton, puis d’avoir "menti dans des documents comptables" pour "dissimuler" ce stratagème.

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Faux, a rétorqué la défense, qui a assuré que Donald Trump était "totalement innocent" et que les paiements n’avaient rien d’illégal. "Où est le crime dans tout ce qui vous a été décrit ?", a balayé l’avocat de Donald Trump, Todd Blanche, en réponse à l’accusation. Qualifiant les documents comptables au cœur de l’affaire de "morceaux de papiers, rien d’autre". Mais l’équipe du procureur Alvin Bragg entend prouver qu’il s’agit au contraire de manœuvres frauduleuses pour cacher des informations aux électeurs quelques jours avant le vote. "C’est de la fraude électorale, purement et simplement", a asséné l’un des procureurs, Matthew Colangelo, devant les douze jurés.

"Le prévenu Donald Trump a orchestré un schéma criminel pour corrompre l’élection présidentielle de 2016, a-t-il expliqué. Puis il a dissimulé ce complot criminel et a menti, encore, encore et encore, dans ses documents comptables à New York."

Outrage au tribunal

Les débats ont à peine commencé que le tribunal se penche, ce mardi 23 avril, sur la parole débridée de Donald Trump sur son réseau Truth Social et d’éventuelles violations de l’interdiction fixée par le juge Juan Merchan d’attaquer témoins ou jurés. Dès le premier jour du procès, le 15 avril, le parquet avait demandé au juge de sanctionner Donald Trump d’une amende de 3000 dollars, notamment pour des invectives virulentes à l’égard de Stormy Daniels et de son ancien avocat Michael Cohen, devenu son ennemi juré et un témoin clef de l’accusation.

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"C’est un jour très, très, triste pour l’Amérique", a lancé Donald Trump avant d’entrer dans la salle d’audience, en dénonçant comme à son habitude "une chasse aux sorcières" et une opération politique menée depuis la Maison-Blanche. Sur sa plateforme Truth Social, le milliardaire républicain avait de nouveau fulminé dans la nuit de dimanche à lundi contre Juan Merchan, le juge qui préside les débats, qu’il a qualifiés de "corrompu". "C’est un simulacre" de procès, a-t-il aussi écrit en lettres capitales.

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Pour éviter intimidations et pressions, le juge a imposé l’anonymat des jurés. C’est aussi pour cette raison et face à la rhétorique parfois violente de Donald Trump qu’il lui a interdit de s’en prendre aux jurés, aux témoins, au personnel du tribunal et aux représentants du ministère public, à l’exception du magistrat lui-même et du procureur de Manhattan Alvin Bragg. Donald Trump conteste ces interdictions, qu’il considère comme des atteintes à sa liberté de faire campagne et qualifie d’injustes car Michael Cohen ne se prive pas de le critiquer.

Pour punir d’éventuels outrages au tribunal, le juge peut ordonner des amendes mais aussi un emprisonnement n’excédant pas 30 jours. Mardi, les débats devraient reprendre en fin de matinée à New York (à 15 heures GMT).

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