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CHARLES MONNIER

L’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, « saturée » par les étudiants français, va durcir ses conditions d’accès

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Publié le 23 avril 2024 à 06h00, modifié le 24 avril 2024 à 17h44

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L’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne craque sous le nombre d’étudiants. Posé sur la rive nord du lac Léman et au pied des Alpes, l’immense campus de plus de 500 000 mètres carrés, où se dressent 80 bâtiments, cherche désormais plus d’espace. Dans l’impossibilité de pousser les murs, la direction de l’école a décidé, mardi 16 avril, de plafonner à 3 000 étudiants la cohorte de première année de bachelor de la rentrée 2025, soit un coup de rabot d’environ 200 personnes.

L’objectif : garantir la « qualité des études » d’un établissement « saturé » par ses effectifs estudiantins. La grande école du canton de Vaud va donc privilégier son accès aux titulaires d’une maturité, diplôme suisse d’études secondaires, l’équivalent du baccalauréat, aux dépens des étudiants internationaux… très majoritairement des Français. « On est toujours l’étranger de quelqu’un », écrivait le poète Tahar Ben Jelloun dans Le Racisme expliqué à ma fille (Seuil, 1998)…

L’une des meilleures écoles d’ingénieurs suisses prend donc le même chemin que la Belgique où, en 2006, face à l’afflux de jeunes étudiants étrangers, certaines universités avaient mis en place des quotas maximums d’accueil dans quelques cursus pris d’assaut.

Lire aussi (2019) : Article réservé à nos abonnés Les universités belges sont saturées d’étudiants français

Le départ d’étudiants français, juste après leur bac, vers des établissements étrangers est souligné dans un rapport de 2023 de Campus France, l’agence nationale chargée de la promotion de l’enseignement supérieur français à l’étranger, qui révèle une hausse de 25 % en cinq ans, avec 108 654 jeunes Français présents dans le monde entier, principalement au Canada, en Belgique, au Royaume-Uni, en Suisse, en Espagne et en Allemagne.

Engouement des étudiants français

Les effectifs étudiants de l’EPFL sont en hausse constante. L’école comptait plus de 7 000 élèves en 2010, près de 11 000 en 2019 et 13 445 à la rentrée 2023. En 2010, 851 étudiants de première année détenaient une maturité suisse et 360 étaient diplômés de l’étranger, dont 316 de France. En 2023, ce sont 1 088 titulaires d’une maturité suisse et 1 198 diplômés de l’étranger, dont 1 050 titulaires du baccalauréat français. En treize ans, le nombre d’étudiants ayant une maturité suisse a donc augmenté de 28 %, tandis que le nombre des admis au bénéfice d’un diplôme étranger faisait un bond de 233 %, selon les chiffres communiqués par l’école, « 90 % de ces effectifs [venant] de France », précise la direction.

Cette appétence des bacheliers de l’Hexagone pour l’enseignement supérieur suisse ne concerne pas seulement la grande école d’ingénieurs de Lausanne. Tous les établissements de la Suisse francophone comptent dans leurs rangs de nombreux Français : 474 ont rejoint l’université de Genève à la rentrée 2023, et l’université de Lausanne recense, pour l’année 2023-2024, 1 392 étudiants français. Interrogé, l’Office fédéral de la statistique suisse révèle que le pays comptait précisément 5 808 étudiants français en 2013 et 7 498 en 2018. En 2021, Campus France estimait à plus de 12 000 le nombre de Français partis étudier dans la Confédération suisse.

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