"On a presque tout perdu": deux épisodes de grêle en 4 jours ont laminé les champs de cet agriculteur azuréen

La commune de Villeneuve-Loubet a été particulièrement impactée par la grêle. Une catastrophe pour Fabrice Leroy, agriculteur bio.

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B. G. Publié le 24/04/2024 à 07:15, mis à jour le 24/04/2024 à 07:15
Fabrice Leroy, ce mardi, dans ses champs à Villeneuve-Loubet. Photo Frantz Bouton

Deux épisodes de grêle en quatre jours, en plein mois d’avril. Voilà ce qu’ont affronté les agriculteurs de Villeneuve-Loubet.

Car c’est principalement là que se sont concentrés les dégâts. Une quinzaine d’exploitations, selon le président de la FDSEA06 (1) Jean-Philippe Frère, ont été touchées pour la seconde fois ce lundi, après la première lame jeudi dernier.

"Pourtant, on n’est pas un secteur de grêle", commente, incrédule, Fabrice Leroy, agriculteur bio à La Ferme des grenouilles.

"On a presque tout perdu"

"Je ne suis pas là depuis longtemps, je n’ai pas la mémoire des anciens; mais deux épisodes aussi rapprochés, je n’ai jamais vu ça. En quinze ans, on avait eu trois ou quatre épisodes à tout casser, et assez mineurs. Le plus important était, je crois, il y a deux ans. Mais à l’automne, en fin de culture", rembobine l’exploitant.

Cette fois, la grêle est tombée au pire moment: "Il y avait ce qu’on venait de planter et ce qu’on avait planté en octobre et qu’on s’apprêtait à récolter. On a presque tout perdu. Le premier épisode a fait 90% des dégâts. Et le second a détruit ce qui avait résisté la première fois. Tout ce qu’il reste, c’est ce qu’on avait sous serre."

"Maintenant, poursuit le maraîcher, c’est le froid qui nous inquiète. On est branchés en continu sur des sites météo. Lundi, au moment de l’orage de grêle, il faisait 3°C. Dans la soirée, on est remontés un peu mais quand la nuit tombe et qu’il fait 6°C, vous n’êtes pas serein… Mardi matin, il faisait 1°C."

"Complètement fou"

Alors Fabrice Leroy temporise: "On aurait pu replanter juste après le premier épisode mais on a préféré attendre. On ne fera rien avant la semaine prochaine. Pour les févettes, plantées à l’automne, c’est fichu pour toute la saison. Pour les courgettes, qu’on venait de mettre en terre, il faut tout recommencer: semer de nouvelles graines dans du terreau et attendre un mois. Elles auront au moins cinq ou six semaines de retard cette année. Là, on arrive à la saison des patates douces, une plante semi-tropicale qui a besoin d’une terre sèche - et il a beaucoup plu - et de températures élevées qu’on n’a pas pour l’instant. Alors on attend. Mais si ça se trouve, la semaine prochaine, il fait 30°C…"

Les caprices de la météo? Il n’en revient toujours pas. "C’est complètement fou. Après deux ans de sécheresse, on bat des records de pluie. On aura tout eu ici: la sécheresse, les inondations, une tornade [en 2019], maintenant la grêle…"

 

 

1. Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles des Alpes-Maritimes.

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