LES PLUS LUS
Publicité
Sport

Forme Olympique, par Céline Géraud : Aurélien Giraud, ambassadeur du skateboard aux JO

Premier Français champion du monde en catégorie « street », le Lyonnais veut profiter des JO pour populariser sa discipline

Céline Géraud
Aurélien Giraud au skatepark de Gerland, à Lyon.
Aurélien Giraud au skatepark de Gerland, à Lyon. MAXPPP / © Joël Philippon/Le Progrès

Drôle de destin. La planche à roulettes aux Jeux. Ce qui n’était dans les années 1950 qu’un moyen pour les surfeurs californiens de prolonger la glisse sur l’asphalte quand la mer était calme, est aujourd’hui l’incarnation du virage pris par le Comité international olympique depuis les JO de Tokyo en 2021. En intégrant le skate, mais aussi le breakdance – qui ne nécessitent pas d’infrastructures coûteuses, le CIO espère attirer un public plus jeune.

Publicité
La suite après cette publicité

Une petite révolution pour une discipline qui a longtemps souffert d’une mauvaise réputation. « Depuis que je fais du skate, j’ai tout entendu, me lâche Aurélien Giraud, qui va disputer ses deuxièmes JO à Paris. Les skateurs sont des rebelles, des délinquants, des bandits de la rue, la caricature a toujours été facile. Cette aventure olympique à Paris, c’est une opportunité inespérée pour notre sport de gagner en crédibilité et en notoriété. Cela peut aussi accélérer le développement des “skateparks” en France. »

L’occasion aussi de désarçonner les « puristes » qui craignent de voir les fondements de leur vénérable planche sacrifiés en rentrant dans le moule olympique. « On peut faire les JO sans saboter la culture et l’esprit de liberté qui sont le sel de notre discipline. » À 26 ans, Aurélien Giraud est déjà double champion du monde de « street ». Contrairement à l’autre épreuve olympique, le « park » – où il faut multiplier les sauts dans une énorme cuvette arrondie –, le « street » consiste à réaliser un enchaînement de figures sur un parcours reproduisant le mobilier urbain, composé de rampes, d’escaliers, de rails ou encore de bancs.

« Minot, j’ai débuté sur des patins à roulettes, je tombais beaucoup alors j’ai tenté le skate et j’ai eu un coup de foudre. Je passais tout mon temps libre sur ma planche. Ma mère craignait tellement que je me casse quelque chose qu’elle me blindait de protections des pieds à la tête. J’avais quatre ans et demi, j’étais le plus petit sur le skatepark de Lyon à Gerland, et tout le monde m’appelait Robocop ! » [Rires]

Au musée Grévin aux côtés des Mbappé, Dupont…

Vingt-deux ans plus tard, le gamin intrépide est à son tour un super-héros. Professionnel depuis 2020, il enchaîne les podiums sur le circuit international, il vient de remporter la prestigieuse étape parisienne de la Street League, l’équivalent de la Ligue des champions. Autre signe extérieur de reconnaissance, une planche de la célèbre marque américaine PlanB porte désormais son nom, une première pour un skateur français.

La suite après cette publicité

Et puis, consécration, le 23 février dernier, sa statue de cire a fait son entrée au prestigieux musée Grévin. Son double figé pour l’éternité en apesanteur au-dessus de sa planche aux côtés de Kylian Mbappé, Antoine Dupont ou Tony Parker. Mais le Lyonnais ne s’enflamme pas. Consciencieusement, depuis trois ans, il se prépare pour la redoutable épreuve olympique.

Premier filtre : deux passages de quarante-cinq secondes, avec beaucoup de figures, pour cumuler le maximum de points. Avant la séquence ultime : le skateur dispose de cinq tentatives pour réaliser une seule figure, avec un niveau de difficulté extrême, sur le module de son choix.

« À Tokyo, je me suis troué, j’ai fini sixième alors que j’étais en tête à l’issue des qualifications. À Paris, pour être champion olympique, il faudra envoyer du lourd. Ça tombe bien, les “gros sauts”, c’est ma spécialité ! » Comprenez les bonds au-dessus d’une rampe d’escalier d’une hauteur vertigineuse. Ou alors un « ghetto bird », une figure que très peu de skateurs parviennent à réaliser sans chuter : à pleine vitesse, la planche fait une rotation flip et demi-salto et le skateur la rattrape après avoir exécuté lui-même une rotation à 180 degrés !

Risqué. Mais pour une médaille d’or, le « Robocop de Gerland » peut le tenter. Rendez-vous le 27 juillet, place de la Concorde.

Contenus sponsorisés

Sur le même sujet
Publicité