marche à l’ombreComment sont contrôlées les crèmes solaires et leurs étiquettes ?

Crèmes solaires : Comment sont contrôlés les produits et ce qui figure sur les étiquettes ?

marche à l’ombreL’UFC que Choisir a publié ce mardi une étude sur 13 crèmes solaires pour le visage. Résultat : un tiers de ces produits n’assure pas le niveau de protection affiché. Alors, comment sont-ils contrôlés ?
Selon une étude, les indices de protection solaire sont plus bas que ceux indiqués sur les flacons.
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

L'essentiel

  • L’association UFC Que Choisir a testé en laboratoire 13 crèmes solaires visage étiquetées avec un indice 50 ou 50 + : un tiers n’assure pas le niveau de protection promis.
  • Il existe un règlement européen qui encadre les allégations pouvant figurer sur les étiquettes des produits cosmétiques. Le non-respect des règles en matière d'étiquetage est réprimé par le Code de la santé publique.
  • La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) organise également des contrôles réguliers. Elle a aussi mis en place un plan de contrôles spécifiques aux produits solaires, dont on ne connaît pas encore tous les résultats.

Gare à votre peau car la fiabilité des indices de protection solaire est remise en doute. Un test en laboratoire, réalisé par l’association UFC Que Choisir, sur 13 crèmes solaires pour le visage étiquetées avec des indices de protection solaire 50 ou 50 +, montre qu’un tiers de ces produits n’assure pas le niveau de protection affiché. Dans un communiqué publié ce mardi, l’association de consommateurs demande aux fabricants de mettre leurs produits en conformité avec les indices affichés et se réserve la possibilité d’une action en justice. L’occasion pour 20 Minutes de se pencher sur le contrôle de ces cosmétiques.

Quelle est la réglementation concernant les mentions ?

Les allégations, ce sont l’ensemble des mentions qui peuvent figurer sur une étiquette de produit cosmétique. Un règlement européen spécifique en date du 22 septembre 2006, les encadre et définit les critères que doit remplir toute allégation pour pouvoir être utilisée.

Un plan de contrôle spécifique pour les produits solaires a aussi été lancé par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) au deuxième trimestre 2023 et s’est poursuivi jusqu’au premier trimestre 2024. Il porte notamment sur les méthodes de mesures d’indice de protection solaire utilisées pour assurer leur efficacité (mais aussi leur nature, leur stabilité, leur caractère nano ou non nano). Mais les résultats de cette enquête sont « en cours de consolidation », précise la DGCCRF à 20 Minutes.

Comment sont organisés les contrôles ?

Le respect des obligations des industriels fait l’objet de contrôles réguliers organisés par la répression des fraudes. Les agents contrôlent en se basant sur plusieurs remontées de terrain rassemblées sur la plateforme SignalConso ou sur les informations interadministrations. Ils peuvent également réagir en cas d’actualité, et s’assurer de l’effectivité d’une mesure de retraits de produits, par exemple.

Les agents se rendent parfois dans un point de vente pour faire des prélèvements qui seront analysés dans un laboratoire spécialisé, partagé avec le service des douanes. La répression des fraudes souligne auprès de 20 Minutes qu’elle « est en contact permanent avec les associations de consommateurs » qui sont des sources de renseignements.

« Les non-respects des règles spécifiques de composition et d’étiquetage des produits cosmétiques sont, selon le code de la santé publique, des délits passibles de peines pouvant aller jusqu’à 30.000 € d’amende et deux ans d’emprisonnement, détaille la DGCCRF. Les allégations fausses ou insuffisamment justifiées peuvent quant à elles constituer une pratique commerciale trompeuse, délit sanctionné dans le code de la consommation par une peine pouvant aller jusqu’à 300.000 € d’amende et deux ans d’emprisonnement. »

Quelles recommandations pour les consommateurs ?

L’écran total, cela n’existe pas. « Aucun produit de protection solaire ne peut filtrer tous les rayons UV, affirme l’agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS). Les produits de protection solaire ne devraient donc pas affirmer ou donner l’impression qu’ils procurent une protection totale contre les risques liés à une surexposition au rayonnement UV. »

En savoir plus sur les crèmes solaires

Une fois cela dit, il faut choisir une crème adaptée à sa peau : plus elle est claire et plus elle est sensible au soleil. Il est recommandé de choisir une protection contre les rayons UVB et UVA et de suivre les conseils d’application (en quantité suffisante, à renouveler, surtout en cas de bain ou de transpiration, etc.) Et de garder à l’esprit qu’il est mieux d’éviter une exposition au soleil, surtout aux heures les plus chaudes, entre 12 heures et 16 heures. Avec une vigilance accrue pour les plus jeunes puisque, précise l’AFSSAPS, « l’enfance est un facteur important dans le développement de cancers cutanés à un âge plus avancé ».

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