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Les « stages de rupture » de Gabriel Attal, une mesure qui s’inscrit dans l’histoire des internats de rééducation

Le premier ministre a présenté, lundi, son plan de lutte contre la « violence des mineurs » en visitant une structure pour élèves décrocheurs, dans un lycée de Nice.

Par , et

Publié le 24 avril 2024 à 09h00, modifié le 24 avril 2024 à 09h12

Temps de Lecture 3 min.

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Le premier ministre, Gabriel Attal, inaugure le premier « internat éducatif » à Nice, Le 22 avril 2024.

Le premier ministre, Gabriel Attal, s’est déplacé, lundi 22 avril, au lycée du Parc impérial à Nice, lieu d’expérimentation d’un nouveau programme de « stage de rupture » en internat. Dans cet établissement scolaire, une dizaine de jeunes, âgés de 13 à 16 ans, sont accueillis pendant les deux semaines de vacances de printemps et encadrés par une équipe de quinze adultes – professeurs, éducateurs, réservistes de la gendarmerie, psychologues. Le stage prévoit des cours d’histoire de France, l’apprentissage de La Marseillaise, le nettoyage de tombes de morts pour la patrie, mais aussi du sport et du théâtre, de la sensibilisation aux méfaits des drogues, de l’addiction aux écrans, de la désinformation ou encore du harcèlement.

Ce programme s’inscrit dans une politique de lutte contre la « violence des mineurs » annoncée par le premier ministre le 18 avril à Viry-Châtillon (Essonne), et fait écho à d’autres propositions récentes de relance des internats. Dans son discours de politique générale, le 30 janvier, M. Attal proposait de réserver les « 50 000 places d’internat disponibles » à des « jeunes sur la mauvaise pente », pour les « couper de leurs fréquentations » et les empêcher de « plonger dans la délinquance ».

Les contours du dispositif restent flous mais le recours aux internats semble prendre deux directions : des stages de courte durée pendant les vacances ou un placement à l’année, sur la base d’un « volontariat dirigé ». Si l’expérimentation menée à Nice s’avère fructueuse, le programme pourrait être généralisé dans toute la France « d’ici à la fin de l’année ».

Les internats de rééducation dans l’imaginaire collectif

Les syndicats de l’enseignement ont accueilli ce dispositif avec des réserves. Ils ont estimé que ces « séjours de rupture » en internat semblent oublier l’aspect éducatif et entretenir une certaine confusion entre la mission éducative des internats scolaires, tels qu’il en existe des centaines aujourd’hui en France, et la mission coercitive d’internats dits « de rééducation », qui ont disparu depuis des décennies.

Les internats scolaires actuels

Les internats scolaires existent encore à travers le territoire où ils remplissent différentes missions : assurer la présence de lycées en milieu rural ; développer l’offre d’enseignement professionnel ; aider certains jeunes en difficultés. En France, lors de la rentrée 2022-2023, on dénombrait 228 068 places d’internat réparties entre 1 618 établissements. Ces internats sont implantés en majorité en lycée (941, soit 58 %) puis en lycée professionnel (366, soit 23 %), au collège (233, soit 14 %) et en établissement régional adapté (78, soit 5 %). Ces places d’internat, occupées à hauteur de 81 %, sont majoritairement présentes dans l’enseignement public (144 307 places, contre 40 300 dans les établissements privés sous contrat).

« Les propositions de Gabriel Attal évoquent plutôt ces derniers qui se sont développés en France au XIXe siècle et ont perduré sous diverses formes, jusqu’aux années 1970, décrypte l’historien David Niget, spécialiste de l’histoire de la jeunesse et des droits des enfants. Les internats de rééducation se distinguent des internats scolaires de tradition bourgeoise et catholique. Ils ont aussi essaimé au XIXe siècle, sans vocation strictement disciplinaire, veillant d’abord à transmettre des savoirs, et sans cibler les jeunes de quartiers populaires en échec. »

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