Grève des contrôleurs : malgré la levée d’un préavis, le trafic aérien restera très perturbé jeudi

Les vols seront perturbés. Malgré la levée d’un préavis de grève, mercredi 24 avril, par le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA), organisation majoritaire chez les aiguilleurs du ciel français, 75 % des vols devraient être annulés jeudi à l’aéroport d’Orly, et 55 % à Roissy - Charles-de-Gaulle, selon une notification aux compagnies aériennes consultée par l’Agence France-Presse. Ces réductions, demandées par la direction générale de l’aviation civile (DGAC), atteindront 65 % à Marseille-Provence et 45 % dans les autres aéroports de France métropolitaine.

Ces taux sont, selon les aéroports, identiques ou légèrement inférieurs aux chiffres communiqués mardi soir. Pourtant, après avoir prévu un mouvement de grève massif jeudi, le SNCTA a finalement annoncé, mercredi, la levée de son préavis de grève. « Un accord a été trouvé », a expliqué le syndicat dans un court message sur son site, à l’issue d’une conciliation de « dernière minute » qui s’est tenue « de 8 heures à 18 h 30 » avec la DGAC.

Le SNCTA, qui a rassemblé 60 % des voix des contrôleurs aériens aux dernières élections professionnelles, protestait contre les mesures d’accompagnement, notamment salariales, d’une refonte du contrôle aérien français.

Sécurité et limitation des retards

Le ministre délégué chargé des transports, Patrice Vergriete, a salué un accord « gagnant-gagnant » sur l’accompagnement social de cette réforme, « qui vise à rendre plus productif, plus performant en [matière] de sécurité et de limitation de retards, le contrôle aérien en France ».

« L’usager va y trouver plus de sécurité, moins de retards », a ajouté M. Vergriete à l’AFP, sans être en mesure dans l’immédiat de donner des détails sur les concessions obtenues par les contrôleurs, alors que le SNCTA demandait notamment 25 % d’augmentation des rémunérations étalées sur cinq ans. « Il y a eu des mesures statutaires qui ont été données, mais pas la totalité de ce que souhaitaient les syndicats », a laissé savoir le ministre, en notant qu’il s’agirait d’une opération blanche pour le contribuable.

Outre le SNCTA, les contrôleurs aériens comptent deux autres syndicats représentatifs, l’UNSA-ICNA et l’USAC-CGT, qui avaient aussi appelé à la grève. « On entame les discussions avec les autres syndicats », mais « on est très optimistes sur le fait de pouvoir boucler l’accord » avec eux, a assuré M. Vergriete.