COME-BACKA 35 ans, Marcel Hirscher peut-il encore écraser le ski mondial ?

Ski alpin : A 35 ans, Marcel Hirscher peut-il de nouveau écraser le circuit mondial ?

COME-BACKCinq ans après avoir pris sa retraite, le skieur le plus titré de l’histoire va effectuer un improbable retour sur le circuit sous les couleurs des Pays-Bas
Marcel Hirscher lors des Mondiaux de ski à Are, en Suède, le 17 février 2019.
Marcel Hirscher lors des Mondiaux de ski à Are, en Suède, le 17 février 2019. - Marco Trovati/AP/SIPA / SIPA
Nicolas Camus

Nicolas Camus

L'essentiel

  • La Fédération autrichienne de ski a annoncé ce mercredi avoir accepté la demande de Marcel Hirscher de concourir désormais sous les couleurs des Pays-Bas, le pays de sa mère.
  • Une déclaration qui confirme le retour imminent à la compétition de l’un des plus grands skieurs de tous les temps, vainqueur de huit gros Globes de cristal et deux titres olympiques.
  • Forcément, le niveau auquel l’intéressé peut revenir interroge. David Chastan, directeur du ski alpin français, n’est pas très inquiet.

L’histoire dira où il faudra placer ce come-back, mais en attendant, la nouvelle suffit à émoustiller le monde du ski. Cinq ans après sa retraite sportive, en 2019, l’Autrichien Marcel Hirscher, véritable légende de son sport avec ses huit gros Globes de cristal et ses deux titres olympiques, va revenir à la compétition. L’annonce n’est pas venue de lui mais de la Fédération autrichienne, qui a fait savoir ce mercredi qu’elle avait accepté sa demande de « revenir sur le circuit international » sous les couleurs des Pays-Bas, le pays de sa mère.

« Bien sûr, nous regrettons beaucoup sa décision de demander un changement de nation, mais nous l’avons finalement soutenu. Marcel a fait des choses énormes pour le ski et pour nous », a déclaré ce mercredi le secrétaire général de la Fédération autrichienne, Christian Scherer, lors d’un appel vidéo avec des médias. Néerlandais ou Autrichien, le mystère concerne maintenant le niveau auquel Hirscher, âgé de 35 ans, peut prétendre évoluer.

En son absence, un nouvel ogre a pris place à la table en la personne de Marco Odermatt. Le Suisse, spécialiste comme lui du slalom géant, mais également très fort en vitesse, a remporté les trois dernières Coupes du monde. Est-ce l’avènement d’un nouveau patron sur le circuit qui a motivé Hirscher ? David Chastan y croit. « Le ski doit lui manquer, et il a besoin de challenge, estime le directeur du ski alpin français. En voyant un garçon comme Odermatt, il a envie de se confronter, de voir s’il peut le défier, être encore le meilleur. »

« S’il décide de revenir, c’est que son corps lui permet »

La question du niveau, donc. Pendant ces cinq ans, l’Autrichien n’a pas passé son temps à boire du vin chaud au coin de la cheminée. « Il s’est entretenu, il a fait beaucoup de sport et notamment du ski », reprend Chastan, qui l’a croisé plusieurs fois sur les pistes autrichiennes en train de tester des skis pour la marque qu’il a lancée en 2021 (Van Deer). « Je pense qu’il a un bon kilométrage en piste, et de toute façon, s’il décide de revenir, c’est que son corps lui permet. Je ne suis pas inquiet par rapport à ça », assure le dirigeant tricolore.

Le gros point d’interrogation concerne en réalité plutôt les étapes à franchir pour arriver jusqu’au portillon de départ en Coupe du monde. Car il va falloir se refaire une place rapidement parmi les meilleurs pour prétendre à des dossards corrects. Hirscher pourrait ainsi aller participer à des compétitions FIS dans l’hémisphère sud, à l’automne, pour glaner aussi bien des sensations que des points utiles dans sa quête.

Risque d’écorner la légende ?

Nul doute qu’il sera épié dès ses premières sorties, même loin d’Europe. « Ça va être une attraction, en salive David Chastan. Ce sera intéressant de voir ce que notre sport permet après de longues coupures, ce qui ne s’est jamais vraiment fait pour un skieur de ce calibre. Face aux jeunes générations, est-ce que son métier lui permettra de s’en sortir ? Parce que ça le si reste un sport d’expérience. S’il a des occasions, je suis persuadé qu’il ne les loupera pas. Il a montré que ce n’était pas son genre. »

Reste la question du risque. De l’extérieur, on a toujours un peu peur que ce genre de retour ne vienne ternir le mythe si jamais ça devait mal se passer. Le directeur du ski alpin français ne le voit pas sous cet angle. « Il a beaucoup plus à gagner qu’à perdre ! Il a marqué déjà l’histoire de son sport, ça restera quoi qu’il arrive, considère Chastan. La seule chose qu’il risque, c’est se blesser. Sur le reste, ce n’est que du bonus. S’il revient et qu’il gagne une course, ça va juste amplifier sa légende. Et s’il n’y arrive pas, il aura essayé et ce sera respectable. »

Comme le rapporte Ski Chrono, les premières rumeurs évoquent pour le moment un retour pour une saison, avec les championnats du monde de Saalbach (février 2025), à côté de chez lui, dans le viseur. Les premiers mots de l’intéressé sont attendus avec impatience.

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