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Avignon : le 109e anniversaire du génocide arménien commémoré entre émotion et colère

Square Agricol-Perdiguier, personnalités politiques, représentants de l'Etat et lycéens ont tour à tour déposé une gerbe.

Square Agricol-Perdiguier, personnalités politiques, représentants de l'Etat et lycéens ont tour à tour déposé une gerbe.

Photo D.F.-B.

Avignon

Mercredi 24 avril, élus et représentants de l'Etat ont rendu hommage aux victimes du génocide arménien, entamé le 24 avril 1915. Un hommage marqué par le discours cinglant de la présidente de l'association franco-arménienne d'Avignon.

La commémoration du 109e anniversaire du génocide arménien de 1915 a rappelé comment le monde fut à cette époque là, "envahi d’une guerre terrible". Cette cérémonie a été introduite par Véronique Bruna-Mardoyan, qui, dans un puissant discours, a rappelé comment les Arméniens ont incarné pour la Turquie, "ceux qui n’ont jamais existé, des traîtres et des microbes à supprimer". "Tout le processus de leur élimination a été planifié". Et la présidente de l’Association franco-arménienne d’Avignon et sa région, d’insister sur ce "devoir" de commémorer la 109e année d’"un crime imprescriptible, la première épuration ethnique du XXe siècle", durant laquelle plus d’un million de personnes ont été assassinées, leurs biens spoliés, leurs terres occupées.

Un "continuum mortifère sans fin"

Une terrible page de l’histoire qui aura également contraint un million d’habitants à l’exil.

Cette douleur ne retombe pas plusieurs décennies plus tard, au regard de l’évolution politique du régime turc, qui s’est "construit sur un meurtre de masse et reste complice d’un négationnisme d’Etat", selon Véronique Bruna-Mardoyan."Le sang arménien coule toujours dans l’impunité", a tonné la représentante avec gravité, devant les visages fermés des personnalités présentes. "Tout ce qui est arménien doit être effacé. Mais que fait l’Unesco ? Pourquoi y a-t-il des sanctions contre la Russie et pas contre l’Azerbaïdjan ?", a interrogé la présidente emplie d’une profonde amertume, appelant au respect du droit international pour mettre un terme à un "continuum mortifère sans fin". En conclusion, son ton sera plus apaisé pour exprimer des remerciements au gouvernement français, qui a tenu à ce que cette année soit "exceptionnelle pour l’Arménie en France". "Des artistes arméniens vont se produite au festival d’Avignon", s'est réjouie Mme Bruna-Mardoyan.