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Nestlé contraint de détruire deux millions de bouteilles de Perrier après une contamination bactérienne

Dans un arrêté du 19 avril, le préfet du Gard a mis en demeure l’entreprise de « suspendre sans délai » l’exploitation de l’un de ses sept captages de Vergèze, dans le Gard.

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Publié le 24 avril 2024 à 20h00, modifié le 25 avril 2024 à 02h16

Temps de Lecture 3 min.

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Des palettes de bouteilles de Perrier, dans une cour de l’usine Nestlé à Vergèze (Gard), le 19 juin 2017.

La crise des eaux minérales françaises a franchi un nouveau cap. La société Nestlé Waters a annoncé, à Franceinfo et au Monde, mercredi 24 avril, avoir détruit « par précaution » deux millions de bouteilles de sa marque Perrier, en raison de la présence de bactéries d’origine fécale dans l’un des puits exploités par la firme suisse sur son site de Vergèze (Gard). Selon Nestlé, cette situation est la conséquence des fortes pluies de la tempête Monica, qui a touché le département courant mars.

Dans un arrêté du 19 avril obtenu par l’AFP, que Le Monde a pu consulter, le préfet du Gard a mis en demeure l’entreprise de « suspendre sans délai » l’exploitation de l’un de ses sept captages de Vergèze, ce dernier ayant présenté « un épisode de contamination à partir du 10 mars 2024 et sur plusieurs jours par des germes témoins d’une contamination d’origine fécale (coliformes, Escherichia coli) mais aussi par des germes de l’espèce Pseudomonas aeruginosa ». L’arrêté souligne également que la contamination de l’eau embouteillée « peut faire courir un risque pour la santé des consommateurs ».

Présentée comme un événement ponctuel par la préfecture et la firme suisse, la situation – inédite – est la conséquence d’une dégradation générale de la qualité des nappes d’eau souterraines exploitées par Nestlé sur le site. En août 2021, devançant les résultats imminents d’une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, les responsables de Nestlé avaient sollicité un rendez-vous avec le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher, alors ministre déléguée chargée de l’industrie, afin d’avouer avoir recours à des traitements interdits – microfiltration, filtres UV et charbons actifs – pour faire face à des contaminations répétées ou chroniques, bactériennes ou chimiques, sur certains de ses puits. A Vergèze (Gard) mais aussi sur son site des Vosges, où sont puisées les eaux d’Hépar, de Contrex et de Vittel.

Le gouvernement a assoupli la réglementation sur la microfiltration, permettant la poursuite de ces traitements. Et ce au risque d’une incertitude sur le caractère licite du maintien de l’appellation « eau minérale naturelle » – ces eaux fortement valorisées étant supposées provenir de sources parfaitement préservées, et n’avoir pas subi de désinfection, comme l’eau du robinet, par exemple.

Les autres techniques de purification, elles, ont dû cesser. Saisie par les agences régionales de santé (ARS) d’Occitanie et de Grand-Est, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) s’est inquiétée, dans une note confidentielle remise en octobre 2023, des conséquences de l’interruption de ces traitements, estimant que la « qualité sanitaire » des eaux produites en France par le groupe Nestlé n’était « pas garantie ».

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