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Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, dit réfléchir à démissionner, après l’ouverture d’une enquête pour corruption contre son épouse

Cette enquête préliminaire contre Begoña Gomez porte sur « des délits présumés de trafic d’influence et de corruption », a annoncé mercredi la justice espagnole.

Le Monde avec AFP

Publié le 24 avril 2024 à 20h31, modifié le 24 avril 2024 à 22h27

Temps de Lecture 2 min.

Pedro Sanchez, le 30 mai 2023, au palais de la Moncloa à Madrid.

Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a annoncé mercredi 24 avril, dans une lettre publiée sur le réseau social X, « réfléchir » à une éventuelle démission après l’annonce de l’ouverture d’une enquête contre son épouse pour trafic d’influence et corruption. « J’ai besoin de m’arrêter et de réfléchir » afin de décider « si je dois continuer à être à la tête du gouvernement ou si je dois renoncer à cet honneur », a-t-il écrit. M. Sanchez annoncera sa décision lundi devant la presse et suspend ses activités publiques d’ici là.

Cette enquête préliminaire contre Begoña Gomez, portant sur « des délits présumés de trafic d’influence et de corruption », a été ouverte le 16 avril après une plainte de l’association Manos limpias (« mains propres »), a annoncé mercredi dans un court communiqué le tribunal supérieur de justice de Madrid. Elle est placée sous le sceau du « secret de l’instruction », a ajouté le tribunal.

Dans sa lettre, Pedro Sanchez, au pouvoir depuis 2018, dénonce une plainte fondée sur des faits « inexistants », une campagne de « harcèlement » menée par des médias « ultraconservateurs » et soutenue, selon lui, par l’opposition de droite et d’extrême droite contre son épouse. « Je ne suis pas naïf », dit-il, « je suis conscient du fait qu’ils portent plainte contre Begoña, non pas parce qu’elle a fait quelque chose d’illégal, car ils savent bien que cela n’est pas vrai, mais parce qu’elle est mon épouse ».

Selon le média en ligne El Confidencial, qui a révélé l’information, cette enquête porte en particulier sur les liens de Begoña Gomez avec le groupe espagnol de tourisme Globalia, propriétaire de la compagnie aérienne Air Europa, à un moment où cette dernière était en pourparlers avec le gouvernement pour obtenir des aides face à la lourde chute du trafic aérien provoquée par la pandémie de Covid.

A l’époque, Mme Gomez dirigeait IE Africa Center, une fondation liée à l’école de commerce madrilène IE University, poste qu’elle a quitté en 2022. Selon El Confidencial, IE Africa Center avait « signé un accord de parrainage avec Globalia en 2020 » et Begoña Gomez aurait participé à « une réunion privée avec son PDG, Javier Hidalgo, à l’époque où Globalia négociait son plan de sauvetage de plusieurs millions d’euros avec le gouvernement » de M. Sanchez.

Ce plan a permis à Air Europa de toucher 475 millions d’euros en novembre 2020, issus d’un fonds de 10 milliards destiné à soutenir les entreprises stratégiques en difficulté à cause de la crise sanitaire. La compagnie espagnole a été la première entreprise à bénéficier de ce fonds. Des dizaines d’autres ont suivi, dont plusieurs de ses concurrents (Iberia, Vueling, Volotea…).

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« Tout finira par se savoir »

L’opposition de droite a appelé mercredi le premier ministre à « donner des explications aux Espagnols », par la voix d’Ester Muñoz, membre de la direction du Parti populaire (PP, droite). « Tout finira par se savoir », a prévenu un porte-parole du parti, Borja Semper.

Depuis les premières révélations de la presse sur cette affaire, le PP ne cesse d’attaquer le premier ministre et son épouse. « Pedro Sanchez veut paraître calme, mais il est très nerveux », a ainsi assuré fin mars le chef de file de cette formation, Alberto Nuñez Feijoo. Interrogé mercredi au Parlement, M. Sanchez a assuré faire confiance à la justice. « Un jour comme aujourd’hui, après les nouvelles que j’ai entendues, malgré tout, je crois toujours à la justice de mon pays », a-t-il assuré.

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Manos limpias, collectif fondé en 1995, a été à l’origine ces dernières années de plusieurs poursuites judiciaires et s’est portée partie civile dans de nombreux procès pour des affaires de corruption. Elle est considérée comme proche de l’extrême droite, en raison notamment de la personnalité de son fondateur, Miguel Bernad, ancien responsable du parti Frente nacional, dissous en 1993.

Accusé d’être impliqué dans un réseau d’extorsion de fonds, M. Bernad avait été condamné à quatre ans de prison en juillet 2021, mais a été finalement relaxé en appel le mois dernier, faute de preuve selon le tribunal.

Le Monde avec AFP

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