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Routes occupées, transports perturbés… Les blocages contre la réforme des retraites se multiplient
Le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer a été le théâtre ce mardi d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre.
CHRISTOPHE SIMON / AFP

Routes occupées, transports perturbés… Les blocages contre la réforme des retraites se multiplient

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Au lendemain du rejet des deux motions de censure contre le gouvernement et de l’adoption définitive de la réforme des retraites, la contestation sociale continue de s’organiser en France. Manifestations, blocages : différentes actions étaient organisées ce mardi, un peu partout dans le pays.

Les opposants à la réforme des retraites ne lâchent pas. Hier, l’Assemblée nationale a rejeté les deux motions de censure adressées au gouvernement d’Élisabeth Borne. Un refus synonyme d’adoption définitive de la réforme des retraites. Pas de quoi décourager les manifestants, qui continuent d’exprimer leur colère dans la rue. Lundi 20 mars au soir, des rassemblements avaient déjà eu lieu dans plusieurs villes comme Paris, Lyon, Toulouse, Strasbourg ou Lille pour dénoncer la réforme des retraites, le recours au 49.3 du gouvernement et le rejet de ces deux motions de censure. Ce matin, d’autres actions se sont tenues un peu partout en France.

« Opération ville morte » à Lyon, Rennes et Nantes

À Lyon, les syndicats avaient appelé à bloquer l’entrée de la ville ce mardi. Des barrages filtrants ont été installés tôt ce matin pour distribuer des tracts aux automobilistes, créant d’importants embouteillages autour de la métropole. Dans la commune voisine de Cusset, l’entrée et la sortie du périphérique lyonnais ont été débloquées après une intervention de la police vers 9 h 30. Les voies de la gare de Perrache, dans le centre de la ville, ont aussi été temporairement occupées dans la matinée. La circulation des trains a été légèrement perturbée.

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Situations similaires à Nantes et à Rennes. Au bord de la Loire, des syndicalistes et des étudiants ont investi deux ponts situés sur le périphérique de la ville. Résultat : là aussi, d’importants bouchons sur la rocade nantaise. Vers 10 heures, la circulation reprenait progressivement. Une ligne de tramway a aussi été coupée ce matin. « Lundi, pas de circu, mardi, ça continue » : dans la capitale bretonne, l’appel des manifestants à bloquer le périphérique ce matin a été un peu moins suivi qu’hier, mais la circulation sur la rocade a tout de même été perturbée, avec l’installation de barricades et l’allumage de feux autour du périphérique. L'activité du réseau de bus rennais a de surcroît été largement entravée: après le blocage d'un dépôt du service de transport STAR, toujours occupé par des manifestants à la mi-journée, une vingtaine de lignes ont ainsi vu leur circulation être interrompue ou fortement perturbée. À La Rochelle, le trafic a lui pu reprendre en fin de matinée, après une action similaire au sein du dépôt de bus de la ville. À Châteauroux, Laval, Rouen, Brest, Toulouse ou Vannes, l’accès au centre-ville était par ailleurs très compliqué par la mise en place de barrages.

Dépôts de bus, raffineries, centrale nucléaire…

Au nord de Strasbourg, les militants voulaient d’abord mener une opération « péage gratuit » sur le site de Schwindratzheim, mais la gendarmerie les a rapidement évacués. Eux aussi ont finalement choisi d’installer un barrage filtrant un peu plus loin, autour d’un rond-point : « cela fait des semaines qu'on avertit le gouvernement, c'est une dictature molle, une monarchie, il n'y a pas de dialogue a expliqué sur place à France Bleu le militant CGT Frédérique Karas. Tous les ingrédients sont là pour que ça pète. »

Le mouvement a également touché le secteur pétrolier, dont plusieurs sites pétroliers sont à l’arrêt, comme à Vern-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine) ou à la raffinerie de Feyzin (Rhône). Dans le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, certains salariés grévistes ont été réquisitionnés ce mardi par le gouvernement pour atténuer le risque de pénurie de carburant. Conséquence de l’annonce ? Un rassemblement de plusieurs centaines de syndicalistes de la CGT devant le dépôt, suivi d’affrontements avec les forces de l’ordre à la mi-journée. Les protestataires cherchaient à accéder au dépôt via une autre entrée. À Donges (Loire-Atlantique), la police a évacué le terminal pétrolier la nuit dernière, occupé jusqu’alors par des grévistes.

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Enfin, l’accès à la centrale nucléaire de Bugey (Ain), a été bloqué mardi matin par 300 à 400 manifestants. Seul le personnel nécessaire à la sûreté du site pouvait rentrer sur le site. « Macron a utilisé le mot “guerre” a justifié sur BFMTV Paul Christophe, un des responsables syndicales du site. Avec nous, il a gagné la révolte sociale. Il y aura des actions multiples qui seront organisées. » Aucune baisse de production d’électricité de la centrale nucléaire ne devrait toutefois se faire ressentir dans les jours qui viennent.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne