La migration ne devrait jamais être une obligation. C’est le message qu’entend porter le pape François à l’occasion de la 109e Journée mondiale du migrant et du réfugié, qui aura lieu le 24 septembre, mais dont le thème a été dévoilé mardi 21 mars par le Vatican.

En choisissant un thème intitulé « Libres de choisir entre migrer ou rester », le pape veut ainsi « promouvoir une nouvelle réflexion sur un droit qui n’a pas encore été codifié au niveau international : le droit de ne pas avoir à émigrer » et de « pouvoir rester sur sa terre ».

« La nature forcée de nombreux flux migratoires actuels oblige à un examen attentif des causes des migrations contemporaines, explique ainsi le Vatican. Le droit de rester est antérieur, plus profond et plus vaste, que le droit d’émigrer. »

Le pape François, grand défenseur de l’accueil des migrants

Rome explique que la promotion de ce droit va de pair avec celui de « vivre dans la dignité et l’accès au développement durable » et celui de « participer au bien commun », régulièrement défendus dans ses messages.

Si le pape François s’est fait, depuis le début de son pontificat, un grand défenseur de l’accueil des migrants, contraints de fuir leur pays, il s’est fait plus rarement entendre sur le droit de rester dans son pays.

Pourtant ce thème du « droit à rester » dans son pays est une des constantes de la diplomatie pontificale depuis plusieurs années. En 2017, le père Michael Czerny, alors sous-secrétaire de la section pour les migrants et les réfugiés du dicastère pour le développement humain intégral, dont il a depuis pris la tête, avait affirmé lors d’un discours à New York qu’il était nécessaire de faire de la migration « un choix, et non une nécessité ».

Constante de la diplomatie du Vatican

« L’élaboration et la promotion du droit à rester sont profondément enracinées dans la foi de l’Église et dans son enseignement social », avait-il insisté en mai 2016, lors d’un événement organisé par la Mission permanente du Saint-Siège à l’ONU, intitulé « Garantir le droit de tous à rester dans la dignité, la paix et la sécurité, dans leur pays d’origine ». « Au lieu de mettre l’accent sur le contrôle, avait-il poursuivi, la promotion du droit de rester est une manière plus profonde et plus pratique de s’attaquer aux causes profondes. »

Récemment, François s’est insurgé contre le rôle des passeurs, quelques jours après un nouveau naufrage, au large des côtes italiennes, qui a provoqué la mort de 65 migrants : « Les trafiquants d’êtres humains doivent être arrêtés, ils ne doivent pas continuer de disposer de la vie de tant d’innocents », avait-il insisté. Selon nos informations, il avait choisi de ne pas se rendre sur les lieux du drame, en Calabre, afin d’éviter toute récupération politique, tant ce sujet est sensible dans le débat politique italien.

-------