À travers les destins qui sans cesse se croisent, s’éloignent et se recroisent d’une poignée de picaros coréens des deux sexes, Juhea Kim retrace l’histoire d’un pays déchiré, occupé par les Japonais, terrain de jeu de la Guerre froide, soumis à un dictateur sanglant, mais toujours soucieux de beauté.
Que connaissons-nous au fond de l’histoire du Pays du matin calme ? Un conflit sanglant qui opposa, par Coréens interposées, Russes, Chinois et Américains. À la rigueur, on se rappelle que la démocratie autoritaire du Sud, dans les années 1960, n’avait rien à envier, en fait de fascisme d’État, à la République populaire du Nord. Mais avant ? De la Corée des Trois royaumes (Xe siècle), du royaume de Goryeo (Xe-XIVe) ou de la Période Chosŏn (XVe-XIXe siècle), que savons-nous ? Et des céladons, ces admirables porcelaines tirant sur le vert jade ? Que savons-nous surtout de l’abominable occupation japonaise, de 1905 à 1945, pendant laquelle les Coréens ont été obligés d’abandonner leur patronyme pour prendre un nom japonais ?
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